LA PHILOSOPHIE ROSICRUCIENNE EN QUESTIONS ET RÉPONSES - TOME I

MAX HEINDEL



QUESTION 59 - Un homme bon doit-il nécessairement passer par le Purgatoire pour y prendre conscience de tout le mal qui y règne, avant de pouvoir gagner le Premier, le Deuxième et le Troisième Ciel? S'il en est ainsi, n'est-ce pas là, pour lui, un châtiment immérité?

RÉPONSE - L'auteur de cette question devrait se défaire de l'idée de châtiment. Il n'existe pas de châtiment. Tout ce qui arrive à un homme est la conséquence de lois immuables qui ne varient pas, et il n'y a pas deDieu personnel qui donne des récompenses ou des châtiments selon une volonté insondable ou suivvant tout autre méhode. Que l'Ego se vête de ses véhicules ou qu'il s'en dévête, cela se fait exactement sur le même principe et selon les mêmes lois qui gouvernent, par exemple dans le cas d'une planète. Lorsqu'une planète se forme, à partir du brouillard de feu central, une cristallisation a eu lieu aux pôles, où le mouvement est le plus lent. La matière cristallisée est rejetée à l'extérieur par la force centrifuge et elle flotte dans l'espace, parce qu'elle est plus lourde que le reste du brouillard de feu. Pour des raisons similaires, lorsque le corps le plus dense de l'esprit s'est cristallisé et alourdi à tel point que l'esprit ne peut plus l'utiliser pour acquérir de l'expérience, un processus d'enlèvement des véhicules est accompli par la force centrifuge qui, naturellement, élimine d'abord le corps physique. C'est cela que nous nommons la mort. L'esprit est alors libre pendant un certain temps, mais la substance-désir la plus grossière qui était l'incarnation de nos passions et de nos désirs les plus bas, doit aussi être rejetée, et c'est l'éjection forcée des désirs inférieurs qui cause la souffrance au Purgatoire où la force de répulsion est la plus forte. Si un homme a une certaine quantité de cette matière grossière dans son corps du désir, il devra naturellement séjourner au Purgatoire et passer par le processus d'épuration avant de pouvoir entrer au Premier Ciel. Ici, la force centripète d'attraction attire en tourbillons tout le bien de la vie, à l'intérieur vers le centre spirituel, où il est assimilé en tant que pouvoir de l'âme, disponible pour être utilisé par l'Esprit en tant que conscience dans sa prochaine vie terrestre. Ainsi la durée de notre existence au Purgatoire dépend de la quantité de matière grossière contenue dans notre corps du désir, et un homme bon n'aurait naturellement que très peu de matière de cette sorte ou pas du tout. C'est pourquoi il ne ferait au Purgatoire pas de séjour valant la peine d'être mentionné et passerait à travers ces régions directement au Premier Ciel.

QUESTION 60 - Quelle est la situation dans l'au-delà de la victime d'un meurtre et de la victime d'un accident mortel?

RÉPONSE - Il n'y a rien qui puisse être appelé accident, du moins lorsque l'accident a une issue fatale. La durée de la vie de chacun est ordinairement arrêtée avant la naissance, mais à certains moments de la vie, les chemins bifurquent pour ainsi dire, et certaines occasions de croissance sont placées devant la personne, que celle-ci peut saisir ou laisser passer. Si la personne néglige d'utiliser ses occasions, la vie aboutit pour ainsi dire à une impasse et se termine peu après.

Cela n'est cependant pas le cas dans un accident, mais il peut y avoir certaines raisons pour lesquelles il est opportun que la personne soit chassée de son corps d'une manière violente. Elle se trouve alors dans la même situation que ceux qui sont morts d'une mort ordinaire, et elle commence aussitôt son existence au Purgatoire.

Le cas de la victime d'un meurtre, comme le cas du suicide, est différent. L'homme, du fait de sa nature divine, est le seul être qui ait la prérogative de causer du désordre dans le plan de son développement, et de même qu'il peut terminer sa vie par un acte de volonté, il peut aussi mettre un terme à la vie d'autrui, avant que l'heure en ait sonné. Les souffrances d'un homme assassiné devraient être les mêmes que celles d'un suicidé, car l'archétype de son corps continue ses efforts pour attirer à lui une matière qu'il lui est devenu impossible d'assimiler; mais dans ce cas, l'intervention d'autres facteurs empêche la souffrance, et la victime d'un meurtre flotte ça et là dans son corps du désir, dans un état comateux, pendant tout le temps qu'elle aurait eu encore à vivre. Si l'assassin est saisi par la justice et subit la peine de mort, l'attraction magnétique l'attirera vers sa victime, qui restera ainsi constamment sous ses yeux, et c'est vraiment un châtiment autrement sévère pour lui que tous ceux que nous pourrions lui infliger; mais pendant ce temps, la victime ignore la présence de son meurtrier.

QUESTION 61 - Où est le ciel?

RÉPONSE - Le Christ a dit, "Le Ciel est en vous", et cependant nous apprenons qu'au moment où Il quitta Ses disciples, Il est monté au Ciel. Pour comprendre cela, nous devons analyser la constitution d'une planète, et conformément à l'axiome d'Hermès, "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut", notre compréhension sera meilleure si nous commençons par analyser la constitution de l'homme.

L'homme possède premièrement un corps dense que nous voyons de nos yeux, mais ce corps physique n'est pas aussi solide qu'il paraît; en fait, il est interpénétré de plusieurs véhiucles invisibles. Il est composé de solides, de liquides et de gaz de la région chimique qui, selon ce que nous dit la science, sont interpénétrés par l'éther, car le corps humain n'est pas autrement constitué que toutes les choses faisant partie de l'univers, et dans le solide le plus dense, comme dans le gaz le plus raréfié, la science dit, et dit en vérité, que chaque petit atome vibre dans un océan d'éther. Cet éther est encore de la matière physique; l'homme en spécialise une quantité considérable pour former un corps qui est l'exacte contrepartie de son corps dense, qu'il dépasse sur toute sa périphérie de quatre centimètres environ. C'est ce même corps éthérique que les docteurs de Boston ont pesé en plaçant des mourants sur une balance. Ils ont remarqué qu'au moment du dernier soupir, une matière pondérable quittait le corps des mourants, car le côté de la balance où étaient placés les poids tombait avec une soudaineté surprenante. Les correspondants des journaux ont prétendu que ces médecins avait pesé l'âme, mais ce qui avait été pesé, en réalité, était le corps vital composé d'éther et qui, à la mort, quitte le corps physique.

Nous possédons un corps plus subtil encore, le corps du désir qui est composé de ce que les occultistes appellent la substance-désir et qui peut être vu, par ceux qui sont doués du sixième sens, sous la forme d'un nuage ovoïde enveloppant le corps dense qui y occupe la place du jaune dans l'oeuf, avec cette seule différence que, tandis que le blanc de l'oeuf enveloppe le jaune sans le pénétrer, le corps du désir interpénètre à la fois le corps vital et le corps dense dans leurs moindres recoins . Il entre une matière encore plus subtile dans la constitution de l'homme, que nous pouvons appeler "substance- mentale" et qui se compose de la matière la plus grossière du monde de la pensée, matière dans laquelle nous formons nos pensées concrètes et qui enveloppe l'Ego intérieur.

Le monde est semblablement constitué. En plus du monde visible que nous voyons, composé de solides, de liquides et de gaz et interpénétré par l'éther, il y a encore un Monde du désir qui pénètre chaque partie du Monde Physique et qui s'étend dans l'espace, au-delà de l'air et de l'éther. Puis, il y a le Monde de la Pensée qui interpénètre chaque partie de notre planète, du centre à la périphérie et qui s'étend dans l'espace encore au-delà de tous les autres mondes.

Pendant son existence terrestre, l'homme vit sur ce globe ferme et visible, mais après la mort, selon les actions accomplies dans le corps, il pourra rester emprisonné ici-bas, car les régions du Purgatoire nous entourent de toutes parts et se trouvent également dans tous les recoins intérieurs de la Terre. Le Premier Ciel est aussi ici-bas, en un certain sens, étant donné que la substance dont il est formé est tout autour de nous, mais le Premier Ciel lui-même, qui est le lieu où demeurent habituellement les esprits qui ont été libérés, est au-delà de notre atmosphère. On peut dire avec raison que le Deuxième Ciel est également au-dedans de nous, car la substance qui le constitue se trouve ici-bas, et les esprits qui l'habitent peuvent nous visiter; toutefois, les conditions terrestres, les courants de pensées qui circulent ici entraveraient leur travail et leur développement. C'est pourquoi ils préfèrent rester dans la partie la plus éloignée et la plus écartée de notre planète, où la pure substance mentale n'est pas souillée par les courants égoïstes et délétères de nos pen sées.

Le Troisième Ciel est un endroit où très peu de personnes sont conscientes à notre degré actuel de développement, parce que nous sommes, pour la plupart, guidés dans nos activités mentales, plus par nos émotions et nos sentiments concernant les choses concrètes, que par la pensée abstraite qui est la faculté appartenant en propre au Troisième Ciel. Lorsque nous pensons à l'amour, nous y pensons habituellement par rapport à une personne précise; il s'agit là d'une pensée concrète. Mais bien peu d'entre nous peuvent penser à l'Amour d'une manière abstraite. Nous pensons à une maison, à un animal, etc., toutes choses concrètes, mais nous n'aimons pas penser à une proposition abstraite telle que, le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés d'un triangle. C'est pourquoi la plupart d'entre nous n'ont que très peu de conscience dans le Troisième Ciel, et conséquemment il entre très peu de la substance de la région de la pensée abstraite dans la constitution de notre planète.

QUESTION 62 - On dit qu'il n'y a pas de douleur au ciel, mais si les êtres chers que nous y rencontrons doivent nous devancer, la séparation n'implique- t-elle pas au moins un sentiment de regret?

RÉPONSE - Non, car là, nous voyons les choses telles qu'elles sont. Ici-bas nous sommes aveugles. Lorsque l'Ego entre dans le Monde Physique, c'est en un certain sens une cause de réjouissance, puisque nous nous réjouissons à la naissance d'un enfant, car ce monde nous fournit l'expérience et la matière pour la croissance de l'âme. Mais d'un autre point de vue, lorsque l'Ego vient dans ce monde et entre dans la prison du corps physique, il se trouve dans la condition la plus limitée qu'on puisse imaginer, aussi, se réjouir au moment de la naissance d'un enfant et se lamenter lorsqu'il est libéré par la mort, est en réalitlé analogue à se réjouir lorsqu'un ami est mis en prison et donner libre cours à des lamentations hystériques lorsqu'il en est libéré.

Quand l'esprit passe dans le Monde Céleste, il rencontre au Premier Ciel bon nombre de ceux qu'il a fréquentés sur terre, mais là il s'est déjà tellement spiritualisé et il est en contact si étroit avec les réalités qu'il sait qu'il n'y a pas de mort. Aussi, lorsqu'un être qui lui est cher passe plus loin, cet avancement est une réjouissance et une joie; et la certitude de le revoir enlève certainement tout serrement de coeur chez ceux qui sont restés en arrière.

QUESTION 63 - Expliquez s'il vous plaît comment se concentrer pour aider ceux qui sont dans l'autre monde. Voulez-vous dire qu'il faut s'asseoir en silence et leur envoyer des pensées d'amour et d'aide?

RÉPONSE - La capacité d'envoyer une pensée et le pouvoir qu'a cette pensée de réaliser le but vers lequel elle a été envoyée dépendent de la précision avec laquelle le penseur est capable de visualiser ce qu'il désire accomplir. Et les écoles d'occultisme habituelles, en particulier celles qui suivent la ligne de pensée de l'Orient, conseillent la méthode de concentration par laquelle les pensées sont centrées sur un seul point, comme les rayons du Soleil sur le foyer d'une lentille, car ainsi leurs forces s'additionnent, et de même que les rayons du Soleil provoquent une combustion lorsqu'on les fait converger, ainsi la pensée réalisera invariablement son but lorsqu'elle est concentrée avec une intensité suffisante.

Il faut une longue pratique, cependant, pour apprendre à faire cela, et il y a bien peu d'Occidentaux capables de diriger ainsi leurs pensées vers un but. La religion de l'Occident, reconnaissant cette incapacité, enseigne une autre méthode bien plus efficace que la concentration, c'est-à-dire la prière.

Donc si nous voulons aider ceux qui sont passés dans l'autre monde, nous pouvons prier avec ferveur pour leur bien-être, et pour qu'ils apprennent les leçons de cette vie complètement durant leurs expériences au Purgatoire et au Premier Ciel; alors nous accomplirons beaucoup plus en leur faveur que si nous essayons la froide méthode intellectuelle de concentration. L'attitude du corps ajoute quelquefois beaucoup à l'intensité de la prière, et si la position agenouillée semble faciliter la prière, il faut la prendre. D'autre part, comme l'a dit Emerson:

"Et bien que vos genoux ne soient jamais pliés, Vers les Cieux, chaque heure, s'élèvent vos prières; Et qu'elles soient faites pour le bien ou pour le mal, Elles sont enregistrées et reçoivent une Réponse,"

Par conséquent, la position du corps n'a d'importance que si elle concourt à l'intensité de la prière, car c'est l'intensité qui rend la prière efficace.

QUESTION 64 - Ceux qui ont quitté cette vie veillent-ils sur nous qui sommes laissés en arrière; par exemple, les mères veillent-elles sur leurs petits enfants et même sur les plus grands?

RÉPONSE - Oui; très souvent une mère qui vient de mourir veillera encore longtemps sur ses petits enfants, et on a enregistré des cas de mères ayant sauvé leurs enfants en danger. Bien que ne sachant pas consciemment comment se matérialiser, leur amour pour leurs enfants et le désir ardent qu'elles avaient de les sauvegarder, leur ont permis d'attirer assez de matière pour se rendre visibles aux yeux de leurs petits. Ceux que nous appelons les morts ne s'éloignent, le plus souvent, de la maison où ils ont vécu, que longtemps après leurs funérailles. Ils se tiennent dans les chambres familières, et, quoique invisibles à nos yeux, se meuvent parmi nous. Bien entendu, lorsque vient pour eux le moment de passer dans le Premier Ciel, ils ne restent plus dans nos maisons, mais ils viennent souvent y faire des visites. Lorsqu'en temps voulu ils passent dans le Deuxième Ciel, ils ne sont plus conscients de cette sphère physique dans le sens d'y posséder un foyer, des amis ou des parents; il convient plutôt de les considérer comme des forces de la nature, car ils travaillent alors sur la Terre et sur l'être humain à la manière de ces forces qui ne prennent pas la forme humaine.

Il est donc parfaitement vrai qu'ils veillent sur leurs bien-aimés longtemps après avoir quitté la Terre. Et il n'est pas rare que des personnes ayant assisté aux derniers instants d'une mère, l'aient entendue s'exclamer en s'adressant à ses enfants qu'elle avait perdus et qu'elle seule pouvait voir, "Tiens! C'est Jeannot! Comme il a grandi". Les témoins de telles scènes pensent peut-être à une hallucination, mais ce n'en est pas une, et il faut remarquer qu'un phénomène précis accompagne toujours ces visions, à savoir que lorsqu'une personne est sur le point de mourir, elle sent descendre sur elle une obscurité. Ce changement est dû au passage de nos vibrations lumineuses aux vibrations du Monde du désir, et cela est semblable aux ténèbres qui couvrirent la Terre au moment de la crucifixion du Christ. Pour quelques-uns, cette obscurité persiste jusqu'à ce qu'ils aient rendu le dernier soupir. Il en est d'autres pour qui cette obscurité se lève après un moment et alors le mourant est clairvoyant, et il voit à la fois le Monde Physique et le Monde du Désir. Dans ce dernier lui apparaissent les êtres aimés qui sont déjà passés dans l'au-delà, et qui ont été attirés par sa mort imminente qui est une naissance dans leur monde.

Aussi, nous pouvons dire que nos bien-aimés s'intéressent à notre bien-être longtemps encore après leur passage dans l'au-delà, mais il faut se rappeler qu'il n'y a dans la mort aucun pouvoir transformateur; la mort ne donne à ceux qui nous ont quitté aucune capacité spéciale pour prendre soin de nous, et ils n'ont aucun moyen d'influencer réellement nos affaires, en sorte qu'il n'est pas très juste de les considérer comme nos anges gardiens. Ils sont simplement des spectateurs intéressés, sauf dans quelques cas spécifiques où une intense affection les rend capables de rendre un petit service en cas de besoin extrême. Cependant ce service ne prendrait jamais, pour nous, la forme d'un enrichissement ou de quelque autre chose du même ordre, mais serait plutôt de nature à nous avertir d'un danger ou autre fait similaire.


PARTIE 6 - QUESTIONS CONCERNANT LA RENAISSANCE

QUESTION 65 - Pourquoi, à peu d'exceptions près, renaissons-nous sans la moindre connaissance de l'une quelconque de nos existences passées, et pourquoi souffrons-nous dans la vie présente pour des transgressions commises dans des vies précédentes dont nous sommes totalement ignorants? Ne pourrions- nous pas avancer spirituellement mieux et plus vite si nous savions où nous nous sommes trompés antérieurement, et quelles façons d'agir nous devons corriger, avant de pouvoir progresser?

RÉPONSE - C'est une des plus grandes bénédictions accordées à l'homme que de ne pas connaître ses expériences antérieures tant qu'il n'est pas considérablement avancé spirituellement, car il y a dans nos vies passées (lorsque nous étions beaucoup plus ignorants que nous le sommes maintenant) des actes très graves qui demandent rétribution; et cette destinée est en train d'être graduellement liquidée, de sorte que si si nous connaissions nos vies passées, si nous savions quand et comment la loi de cause à effet nous apportera la rétribution de nos méfaits passés, nous verrions cette calamité imminente suspendue au-dessus de nous, et la peur de notre destinée tendrait à nous enlever la force de lutter contre elle; et lorsqu'elle se manifesterait nous nous trouverions devant elle épouvantés et réduits à l'impuissance.

D'autre part, ignorants ce qu'il y a derrière nous, nous échappons à la connaissance de ce qui est devant nous, et en conséquence, nous apprenons les leçons sans être paralysés par la crainte. En outre, pour ceux qui désirent savoir, il y a certains moyens de connaître quelles leçons nous avons à apprendre, et quelle est la meilleure façon de les apprendre. Par exemple, notre consciense nous dit ce que nous devons faire ou ne pas faire. Si nous prenons la peine d'étudier la science de l'astrologie, l'horoscope nous révèle nos tendances ainsi que les lignes de moindre résistance, de sorte qu'en travaillant avec ces lois de la nature nous puissions avancer rapidement; et mieux nous suivons les commandements de notre conscience, mieux nous étudions les lois de la nature révélées par l'astronomie, plus rapidement nous serons prêts pour la connaissance directe.

Dans "Zanoni", Bulwer Lytton parle d'un spectre terrible que Glyndon rencontra lorsqu'il essaya de franchir un degré d'avancement qu'il n'avait pas encore atteint; et ce spectre s'appelle en occultisme le "Gardien du Seuil". Entre le moment de la mort et une nouvelle naissance, ce Gardien du Seuil n'est pas vu par l'homme; il est l'incarnation de toutes nos mauvaises actions écoulées, et il doit être dépassé par celui qui désire entrer consciemment dans les mondes intérieurs pour atteindre à la pleine connaissance des conditions qui y règnent; il y a cependant un autre Gardien qui personnifie toutes nos bonnes actions, et c'est lui que nous pourrions appeler notre Ange Gardien.

Si nous avons le courage de dépasser le gardien hideux que nous apercevons en premier lieu, car il est formé de substance-désir grossière, nous obtiendrons bientôt l'aide consciente de l'autre, et nous aurons alors la force de faire face, sans crainte, à l'avalanche de dénigrements auxquels sont exposés ceux qui essaient de fouler le sentier du désintéressement. Mais tant que nous n'avons pas dépassé ce spectre, nous ne sommes pas aptes à connaître nos vies antérieures; nous devons nous contenter de la vue ordinaire donnée à l'humanité.

QUESTION 66 - Les humains qui peuplent la terre à l'époque actuelle sont-ils tous des âmes déjà venues sur terre auparavant, ou bien y a-t-il toujours de nouvelles âmes créées?

RÉPONSE - La pénétration des esprits dans les corps humains, tels qu'ils sont actuellement constitués, a commencé lors de la phase de solidification de notre terre connue sous le nom d'Epoque Lémurienne, et s'est terminée vers le milieu de l'Epoque Atlantéenne, laps de temps qui représente peut-être des millions d'années. Mais depuis lors, il n'y a pas eu d'autre pénétration; la porte est définitivement close, parce que nous sommes arrivés à un degré d'évolution tel que ceux qui n'avaient pas atteint, à ce moment, le stade où ils pouvaient manipuler un corps humain, sont trop loin derrière nous pour rattrapper notre futur développement. Depuis cette époque, les esprits qui s'étaient incarnés dans des formes humaines ont évolué à travers des existences répétées, en sorte que, sans exception, chaque membre de notre humanité s'est incarné à différentes époques et dans de milieux divers.

QUESTION 67 - Comment savons-nous, sans doute possible, que la renaissance est un fait? Se peut-il que ceux qui la professent soient l'objet d'une hallucination?

RÉPONSE - Le clairvoyant exercé qui est capable de lire dans la Mémoire de la Nature peut suivre la vie des gens en remontant depuis leur état présent en arrière , jusque dans les années de leur enfance. Il les voit dans leur première enfance, peut les suivre pendant la période de gestation jusqu'au moment où l'esprit est entré dans la matrice de la mère. Il peut remonter à travers leur vie dans les mondes célestes, leur vie au Purgatoire, arriver au moment de la mort dans leur précédente vie, puis en remontant toujours voir leur vie entière. Mais dans le cas d'un adulte, l'intervalle de temps est généralement d'un millier d'années ou davantage, et il est naturellement possible, s'il n'y avait pas d'autre moyen de vérification, que cela puisse être une hallucination. Cependant, dans le cas d'enfants qui n'ont pas atteint la puberté, l'espace de temps entre deux incarnations est relativement court. Il est donc facile de vérifier une renaissance parmi nos propres connaissances, et ceci est, en fait, une partie de l'instruction que reçoit un élève des Frères Aînés. On lui montre un enfant sur le point de mourir, et on lui dit de le surveiller dans les mondes invisibles pendant un ou deux ans peut-être, de le suivre pas à pas jusqu'à ce qu'il renaisse, ce qui peut se produire avec les mêmes parents ou avec d'autres. Lorsque l'élève a ainsi suivi un Ego à travers les mondes invisibles, de la mort à une nouvelle naissance, il sait d'une façon certaine que la loi de renaissance est un fait dans la nature, et il a souvent l'occasion, au cours d'autres investigations, de poursuivre des études sur les vies antérieures de nombreux individus.

Mais, nous dira-t-on, cette clairvoyance dont il est parlé comme moyen d'investigation, n'est-elle pas en elle-même une hallucination? Le chercheur, bien que parfaitement honnête, ne peut-il être victime d'une vision chimérique? On peut affirmer en réponse à cette suggestion que le clairvoyant a tous les jours, à sa disposition, le moyen de vérifier ses observations. Lorsqu'un homme a visité la ville de New York et qu'il a vu la ville il ne sera jamais tenté de dire, "Je me demande si je ne me suis pas trompé"? Il y est allé et il le sait. Ainsi en est-il du clairvoyant. Quand il quitte son corps dense, il rencontre des gens que, dans la vie ordinaire, il ne connaît pas, et il travaille avec eux. Plus tard, il peut être invité à rendre visite à ces amis du monde invisible; il peut, sous leur conduite clairvoyante, se rendre dans une ville qui lui est étrangère, les trouver dans la rue et dans la maison qu'il a vues grâce à la clairvoyance, les reconnaître et être reconnu. Il peut converser avec ces amis des choses qu'ils ont faites ensemble, des endroits qu'ils ont visités dans leur corps invisible, et s'il avait jamais eu quelque doute au sujet de la réalité de sa vie en dehors du monde physique dense, il est dès lors définitivement convaincu de la réalité de ses expériences en dehors de son corps. Il sait qu'elles ne sont pas étranges, il sait qu'il n'a pas été illusionné, mais que sa vie, son travail et ses expériences dans les mondes invisibles sont aussi réels que sa vie, son travail et ses expériences ici-bas.

QUESTION 68 - Les âmes qui ont passé par le Purgatoire et les Premier, Deuxième et Troisième Ciels renaissent-elles sur cette terre ou vont-elles sur d'autres sphères?

RÉPONSE - Elles reviennent sur la Terre jusqu'à ce qu'elles aient appris toutes les leçons qui peuvent être apprises ici-bas. Le même principe est employé lorsque nous envoyons nos enfants à l'école. Nous ne mettons pas un enfant à l'école maternelle un jour, à l'école primaire le lendemain et à l'école secondaire le troisième, mais nous l'envoyons à l'école maternelle jour après jour jusqu'à ce qu'il ait appris toutes les leçons qui doivent y être apprises. Les connaissances qu'il y a acquises forment la base de ce qui doit être appris à l'école primaire; l'instruction acquise à l'école primaire sera la base de celle de l'école secondaire, et ainsi de suite. Selon le même processus, nous avons appris des leçons dans le passé, dans différentes conditions, et à l'avenir, lorsque nous aurons appris tout ce que nous pouvons apprendre dans notre milieu terrestre actuel, nous trouverons aussi en réserve pour nous des tâches convenant à une évolution plus avancée. Le progrès est sans fin, car nous sommes divins comme notre Père céleste, et il n'y a pas de limites.

QUESTION 69 - Sommes-nous en contact avec les amis d'une vie antérieure lorsque nous renaissons à une vie terrestre nouvelle?

RÉPONSE - La loi de renaissance a pour compagne celle de cause à effet. Il est évident qu'il y a de nombreuses causes mises en oeuvre par nous tous, qui n'ont pas d'effets dans cette vie-ci. Par exemple un homme est malade et sa femme se dévoue pour lui jusqu'au sacrifice. Il y a assurément là une dette à payer, et si la maladie n'a de cesse qu'à la mort du mari, il n'y a dans cette vie-ci aucune occasion de rendre cette faveur. Connaissant les lois de la nature et la manière dont elles opèrent, nous savons qu'elles ne sont pas infirmées par d'aussi minces raisons que la cessation de la vie dans un certain corps. Si nous nous cassons un membre, il n'est pas guéri le lendemain, bien que nous puissions avoir dormi la nuit, inconscients de notre fracture; mais quand nous nous réveillons, le membre est à peu près dans le même état où il était le jour précédent. Ainsi en est-il des actions accomplies dans le corps au cours d'une vie. Bien que nous ayons traversé l'existence qui sépare la mort d'une nouvelle naissance, et que nous soyons inconscients de nos vies antérieures, lorsque nous commençons une nouvelle vie, la loi d'association, les causes générées dans une vie précédente, nous amènent dans un nouveau milieu où nous trouvons nos anciens amis et nos anciens ennemis. Nous les connaissons aussi, bien que, peut-être, nous ne les reconnaissions pas directement. Parfois, nous rencontrons une personne pour la première fois et sommes attirés vers elle; nous avons le sentiment que nous l'avons connue dans toutes nos vies et que nous pourrions lui confier notre personne et tout ce que nous avons. Cela vient de ce que l'esprit intérieur voit et reconnaît un vieil ami, bien qu'il lui soit impossible d'imprimer cette ressouvenance sur le cerveau qu'il possède maintenant. Il se peut aussi que nous rencontrions une personne dont la compagnie ne nous plaît pas; instinctivement, nous éprouvons pour elle un sentiment d'antipathie, qu'aucune raison apparente ne justifie; là aussi, c'est l'esprit intérieur qui reconnaît et voit en elle l'ennemi d'une existence passée. Ainsi, nos sympathies et antipathies instinctives sont des indications dictées par des expériences antérieures et, à la lumière des expériences ultérieures on remarque qu'on peut habituellement s'y fier.

QUESTION 70 - L'expérience acquise dans chaque incarnation est-elle enregistrée séparément et ajoutée aux précédentes, si bien qu'à la fin, l'esprit sera entièrement conscient de la totalité de ses expériences, ou bien l'expérience d'une vie est-elle plus ou moins inconsciemment absorbée par l'incarnation suivante, de telle sorte qu'il n'y ait qu'un effet général obtenu?

RÉPONSE - Etant enfants, nous avons appris à écrire et nous avons fait de nombreux gestes maladroits avant d'avoir finalement cultivé la faculté. Les années ont passé et nous avons tout oublié des expériences faites durant cet apprentissage, mais notre faculté est disponible pour notre usage quel que soit le moment où elle est requise.

De même, les expériences par lesquelles nous avons passé dans nos différentes vies sont généralement oubliées, mais les facultés cultivées demeurent et nous pouvons les utiliser n'importe quand. Il arrive parfois qu'une personne n'ayant jamais pris une leçon de peinture n'en soit pas moins artiste jusqu'au bout des doigts, capable d'exécuter les plus merveilleux tableaux. C'est qu'elle a apporté de ses vies passées la faculté qu'elle est capable d'utiliser maintenant. Le cas de Mozart composant à l'âge de trois ans est un exemple prouvant que le sens de l'harmonie a été longuement cultivé chez lui dans le passé. On peut donc dire que, bien que nous n'en ayons pas gardé le souvenir, les facultés cultivées dans des existences antérieures nous restent acquises pour en faire usage dans la vie présente. C'est ce qui fait la différence entre un homme et un autre, entre l'ignorant et le sage.

Il y a cependant dans la nature un enregistrement de nos vies passées, qui est fait dans les moindres détails. Le clairvoyant exercé, capable de lire dans la Mémoire de la Nature, peut suivre en sens inverse les vies passées d'un homme, comme, par exemple, le film d'un cinéma qui se déroulerait en sens inverse. Il voit d'abord la vie actuelle de l'homme, puis sa naissance, le précédent séjour dans le monde invisible, ensuite la mort de l'existence précédente qui, à son tour, se déroule en sens inverse, de la vieillesse à l'âge mûr, à la jeunesse, à l'enfance, jusqu'à la naissance, et ainsi de suite à travers ses diverses vies.

QUESTION 71 - Lorsque l'esprit en voie de renaître a attiré à lui la substance mentale nécessaire, et qu'il s'enfonce dans le Monde du Désir, ne passe-t-il pas de nouveau par le Purgatoire ?

RÉPONSE - Ce qui embarrasse l'auteur de cette question est qu'il n'a pas bien compris ce qui constitue le Purgatoire. Le Purgatoire se trouve dans les régions inférieures du Monde du Désir, mais ces régions ne sont pas un Purgatoire pour ceux qui n'ont rien à expurger. Les désirs inférieurs de l'homme sont formés de la matière-désir de cette région, et comme il ne peuvent plus être satisfaits, l'homme en souffre. En outre, la force de répulsion y est toute-puissance, et lorsque l'Ego passe dans l'au-delà, il a, gravées dans son corps du désir, les images des mauvaises actions qu'il a commises. Ces images sont formées de substance-désir grossière, parce qu'elles sont générées par les passions de l'homme au moment où il a commis les actions qu'elles représentent, et la force centrifuge de répulsion cherche à les éliminer de son être. C'est le fait de les arracher qui cause la souffrance qu'il ressent. Mais lorsque l'Ego traverse à nouveau cette région pour renaître, la force centripète d'attraction attire à lui une nouvelle substance-désir. Ce n'est donc pas du tout le Purgatoire; ce n'est pas non plus le Purgatoire pour les Aides Invisibles qui vont parmi les esprits emprisonnés, afin d'essayer de les aider à apprendre les leçons qui feront d'eux de meilleurs hommes et de meilleures femmes. Ce n'est que là où le mal doit être expurgé par l'esprit que celui-ci ressent cette région comme étant un lieu de purification.

QUESTION 72 - Comment pouvez-vous croire à la théorie de la réincarnation qui veut que nous revenions ici dans le corps d'un animal? N'est-il pas beaucoup plus beau de croire en la doctrine Chrétienne qui enseigne que nous allons au ciel avec Dieu et les Anges?

RÉPONSE - L'auteur n'a jamais soutenu la théorie que lui prête la personne qui pose la question, qui, de toute évidence, n'a pas du tout étudié le sujet. Il existe chez les tribus les plus ignorantes de l'Orient une doctrine qui enseigne la théorie de la transmigration des âmes, c'est-à-dire que l'esprit humain peut s'incarner dans le corps des animaux, mais cette théorie est bien différente de celle de la renaissance, selon laquelle l'homme est un être en évolution, progressant à l'école de la vie, grâce à des renaissances successives, dans des corps de texture de plus en plus perfectionnée. Le Christ a dit à Ses disciples, "Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait". C'est là un commandement bien précis, et le Christ ne l'aurait pas donné s'il avait été irréalisable. Mais nous savons aussi que nous ne pouvons atteindre ce but en une seule vie. Cependant, grâce au temps qui nous est donné et aux occasions qui nous sont présentées par nos renaissances répétées et les milieux différents, nous accompli rons en temps voulu cette oeuvre de perfectionnement de nous-mêmes.

Il n'y a, dans tous les écrits sacrés d'Orient, aucune autorité qui permette de croire à la métempsychose. Le seul point de ressemblance avec une telle idée se trouve dans le Katopanishad, Chapitre 5, Verset 9, où il est dit que certaines âmes, conformément à leurs actions, renaîtront, mais que d'autres entreront dans la sphère d'immobilité. Cela signifie, selon l'opinion de certains, qu'ils peuvent se réincarner dans un règne aussi bas que le règne minéral. Le mot Sanscrit employé à cet endroit et sthanu, qui signifie aussi un pilier; ainsi compris, il donne la même idée que ce passage de l'Apocalypse, 3/12, qui dit, "Celui qui vaincra, j'en ferai un pilier dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus". Lorsque l'humanité aura atteint à la perfection, il viendra un temps où elle ne sera plus attachée à la roue des naissances et des morts, mais où elle restera dans les Mondes Invisibles pour y travailler à l'élévation d'autres êtres.

D'ailleurs, la métempsychose est une impossibilité dans la nature, parce qu'il y a dans chaque corps humain un esprit intérieur individuel, tandis que chaque tribu d'animaux est gouvernée par un esprit-groupe dont ces animaux forment une partie, et nul Ego soi-conscient ne peut entrer dans un corps gouverné par un autre esprit.

L'auteur de la question demande s'il n'est pas plus beau de croire en un ciel avec Dieu et les anges. Peut-être, mais ce qui nous intéresse n'est pas tant de savoir ce qui est plus agréable à notre fantaisie, que de trouver la Vérité, et bien que cette doctrine de la renaissance soit tournée en dérision et considérée comme païenne par quelques ignorants, il ne s'agit pas de savoir si elle est païenne ou non. Lorsque nous cherchons la solution d'un problème mathématique, nous ne nous inquiétons pas de savoir qui l'a trouvée le premier, mais si le problème a été bien résolu. Il en est de même de la doctrine considérée; qui l'a enseignée le premier importe peu. Ce qui nous intéresse, c'est de savoir que c'est la seule doctrine qui résolve tous les problèmes de la vie d'une manière rationnelle, tandis que nous paraît beaucoup plus ridicule la théorie d'après laquelle un homme qui ne s'est peut-être jamais soucié de musique et qui n'a aucune notion d'harmonie éprouve, aussitôt après sa mort, une passion irrésistible pour cet art et sera satisfait s'il peut souffler dans une trompette ou pincer de la harpe pendant toute l'éternité.


PARTIE 7 - QUESTIONS CONCERNANT LES ENSEIGNEMENTS DE LA BIBLE

QUESTION 73 - Comment se fait-il que chaque secte interprète la Bible différemment, et que chaque chacune trouve une apparente justification aux idées qu'elle émet sur ce Livre?

RÉPONSE - Cette question, si elle est posée par un sceptique, doit lui procurer le grand plaisir d'y voir la justification de son idée, à savoir que les croyances de toutes les sectes religieuses sont erronées, et que la Bible est une collection de non-sens, alors que c'est en fait exactement le contraire. Nous ne soutenons pas que ce Livre soit d'origine entièrement Divine, ni qu'il soit, d'un bout à l'autre, la Parole de Dieu; nous reconnaissons le fait qu'il est une piètre traduction des originaux, et qu'il contient de nombreuses interpolations qui y ont été insérées à différentes époques pour soutenir des idées diverses; mais le seul fait que tant de vérités aient été accumulées sous un volume aussi restreint est une source de constant émerveillement pour l'occultiste qui sait ce qu'est ce Livre en réalité, car il en possède la clé.

Il y a un fait que le sceptique oublie de considérer. Il part de l'idée que si une certaine interprétation est vraie, toutes les autres doivent être nécessairement fausses. Cette idée est entièrement fausse. La vérité a de nombreuses faces et elle est éternelle; la recherche de la vérité doit aussi être universelle et être sans fin. Nous pouvons comparer la vérité à une montagne, et les diverses interprétations de cette vérité aux différents sentiers qui mènent à son sommet. Bien des gens cheminent le long de ces sentiers, et chacun pense que la voie qu'il suit est la seule voie, tant qu'il est au bas de la montange; il n'en aperçoit effectivement qu'une partie, et peut se croire autorisé à dire à ses frères, "Vous avez tort, prenez ma voie, c'est la seule qui conduise au sommet." Mais à mesure que tous ces gens avancent, ils voient que les sentiers convergent vers le sommet et conduisent finalement au même but.

On peut dire avec assurance qu'il n'existe aucun système de pensée ayant attiré et retenu l'attention d'un grand nombre d'adhérents pendant une longue période de temps, qui n'ait contenu sa part de vérité. Que nous nous en rendions compte ou non, il y a dans chaque secte un grain de l'enseignement divin qui mène graduellement ses fervents vers le sommet de la montagne, et c'est la raison pour laquelle nous devrions pratiquer la plus grande tolérance à l'égard de toute croyance.

QUESTION 74 - Qu'entend-on par le deuxième aspect du Dieu Trinitaire?

RÉPONSE - Dieu est Un, comme la lumière est une; mais de même que la lumière, en traversant l'atmosphère, est réfractée en trois couleurs fondamentales: rouge, jaune et bleu, de même Dieu, lorsqu'Il se manifeste ou se réfléchit dans la nature, est triple dans Sa manifestation. Il est, premièrement, le principe Créateur, deuxièmement, le principe de Préservation, et troisièmement, le principe de Destruction des formes qui ont été créées, préservées pendant un temps parce qu'elles étaient utiles, puis détruites de façon à ce que la matière dont elles étaient façonnées puisse être employée à la construction de nouvelles formes.

Ces trois principes de Dieu ont été désignés sous différents noms dans les différentes religions, et beaucoup d'encre a été utilisée pour défendre ou décrier l'idée d'une Trinité qui est cependant évidente pour quiconque regarde d'un esprit attentif autour de lui dans la nature. Dans le monde occidental, nous avons coutume de donner au Second Aspect du Dieu Trinitaire, le principe préservateur unifié, le nom de Christ; et ce nom est très approprié dans un certain sens, car le Christ est venu pour enseigner l'Amour et la Fraternité Universelle, destinée à remplacer les nations qui guerroient les unes contre les autres, et Il a Lui-même dit qu'il y avait une phase encore plus élevée soit lorsque le royaume qu'Il devait établir serait remis au Père, et que tous seraient Un en Lui.

QUESTION 75 - Les Anges de Justice sont-ils des Etres individuels?

RÉPONSE - Oui, ce sont de puissantes Individualités, ambassadeurs des Grands Anges Planétaires, et comme tels ils sont intéressés à la naissance de l'homme, l'aidant à choisir son milieu, assignant à chaque vie la juste destinée propre à amener les effets nécessaires. Ils dirigent les influences stellaires, afin qu'elles affectent chacun de façon à faciliter la liquidation des dettes passées qu'il a contractées envers autrui, et l'aident aussi à recueillir le bénéfice du bien qu'il a fait dans des vies passées.

Les Anges de Justice sont assistés en cela par une grande armée d'auxiliaires et d'esprits de la nature, qui ne sont pas encore individualisés, mais qui travaillent inconsciemment sous la direction des ces Grands Etres, à peu près comme les animaux sont dirigés par les esprits-groupes.

QUESTION 76 - Les Anges et les Archanges veillent-ils sur nous individuellement aussi bien que collectivement, et savent-ils exactement ce que sont nos vies?

RÉPONSE - Les Seigneurs de l'Intellect, que Paul appelle les "Puissances des Ténèbres", parce qu'ils formaient l'humanité de la sombre Période de Saturne, alors que l'Univers émergeait du Chaos, travaillent uniquement avec l'homme.

Les Archanges qui étaient humains dans la Période de feu du Soleil, alors que l'univers avait la consistance de la "substance-désir", travaillent maintenant en tant qu'aides des esprits-groupes des animaux et en tant qu'esprits de race de l'humanité, parce que ces classes d'êtres ont un corps du désir.

Les Anges, qui formaient l'humanité de la Période de la Lune, travaillent avec l'homme, l'animal et la plante car, dans la Période de la Lune, l'univers avait la consistance de l'"éther" dont est formé le corps vital des trois règnes prénommés. Les Anges sont, par conséquent, les aides appropriés pour les fonctions vitales d'assimilation, de croissance et de reproduction. Dans leur travail avec l'humanité, ils sont les esprits de famille. Ils sont la cause de l'accroissement de la famille humaine, de l'accroissement des animaux et du rendement des champs.

L'homme, qui est un peu inférieur aux Anges, travaille avec les minéraux de la région chimique du Monde Physique. Il est pour les minéraux ce que les Etres Supérieurs sont pour nous. Il les éveille graduellement à la vie en les transformant en maisons, en viaducs, en chemins de fer, etc.

Dans une future incarnation de la Terre, lorsque ces minéraux seront devenus semblables à des plantes, l'homme aura appris à travailler avec la vie et sera alors à leur égard dans une position similaire à celle que les Anges occupent maintenant à notre égard. Ainsi il y a une progression sans fin, les plus avancés aidant les moins évolués, jusqu'à ce que tous aient atteint la perfection.

Pour répondre à la question d'une façon plus spécifique, nous dirons que les Archanges travaillent avec les nations et les races de la Terre, tandis que les Anges s'occupent plus particulièrement des familles et des individus au sein de la famille. L'"Ange Gardien", cependant, n'est pas exactement une entité d'une évolution supérieure, mais plutôt l'incarnation personnifiée de nos bonnes actions dans toutes nos vies passées; bien qu'invisible à nos yeux, il est toujours avec nous, nous encourageant à bien faire, nous incitant à faire mieux encore.

QUESTION 77 - Les Anges ont-ils des ailes, comme on les représente?

RÉPONSE - Non, ils n'en ont pas, du moins pas telles qu'en ont les oiseaux; mais il y a quelques classes d'Etres dans le Monde de l'Esprit qui possèdent des accessoires ressemblant à des ailes. Ceux-ci, toutefois, ne leur servent pas à voler, ni à se mouvoir dans l'espace; ce sont des courants de force qui jaillit vers l'extérieur et qui peuvent être projetés dans une certaine direction à la façon dont nous employons nos propres membres. Ainsi, un Archange qui pousse les armées de deux nations à se battre peut envoyer dans une certaine direction un courant de force spirituelle qui paralysera de crainte les soldats d'une armée; dans l'autre direction, il projettera un courant qui enflammera l'armée opposée, influençant ainsi la bataille d'une manière insoupçonnée des combattants.

QUESTION 78 - Les Rosicruciens acceptent-ils la Bible comme la Parole de Dieu, du commencement à la fin?

RÉPONSE - Certainement pas, particulièrement en ce qui concerne l'interprétation extrêmement étroite de certaines personnes qui pensent que le livre que nous avons maintenant est le seul ouvrage authentique jamais donné à l'humanité. Au mieux, la Bible ne peut être considérée que comme l'un des livres de Dieu, car il y a beaucoup d'autres écrits sacrés qui ont le droit d'être reconnus comme tels, et qui ne peuvent être éliminés par quelques ignorants tels que ceux qui ont mis les livres dits "apocryphes" au rebut.

En premier lieu, il convient de se rappeler que l'Ancien Testament a été écrit en Hébreu, à différentes époques, et par nombre d'écrivains, et que ces écrits n'avaient pas été rassemblés antérieurement à Esdras. De ces écrits en Hébreu, il n'existe plus un seul vestige. Dans un passé qui remonte à l'an 280 avant Jésus-Christ, l'Hébreu avait été abandonné dans la rédaction des Saintes Ecritures, et la version des Septante, ouTraduction Grecque était en usage. C'était la seule Bible existant au moment de la naissance de Jésus. Plus tard, quelques-uns des écrits en Hébreu furent rassemblés et classés par les Massorètes, une secte qui existait 700 ans environ après J.-C. Il s'agit du texte le meilleur et le plus précis.

La traduction anglaise la plus en usage de nos jours est la version dite du roi Jacques; mais Sa Majesté tenait bien plus à faire régner la paix dans son royaume qu'à l'exactitude de la traduction, et l'acte qui autorisa la traduction de la Bible avait interdit de traduire quelque passage que ce fût de manière à heurter les croyances du temps. Cela, pour éviter toute dissention dans son royaume. En outre, sur les quarante-sept traducteurs, trois seulement connaissaient l'Hébreu, et deux d'entre eux moururent avant l'achèvement de la traduction des Psaumes. Nombre de livres ont été rejetés comme apocryphes, des passages entiers ont été faussés de leur sens original pour se conformer à la superstition de l'époque. Martin Lüther, en Allemagne, traduisit le texte latin qui avait lui-même été traduit du Grec; ainsi, les occasions de contresens se sont multipliées. Ajoutons à cela que, dans l'Hébreu ancien, les points-voyelles sont omis, et qu'il n'ya pas de séparation entre les mots, de sorte qu'en insérant les points-voyelles de différentes manières, on obtient des mots et des phrases de sens entièrement différents, cela à chaque ligne, pour ainsi dire. Devant ces faits, il est évident que les chances d'une traduction exacte sont bien minces.

De plus, il n'était pas dans l'intention des écrivains originaux de l'Ancien Testament de faire de la Bible un "Livre de Dieu" accessible à tous, comme on peut d'ailleurs s'en rendre compte par cette citation tirée du Zohar, "Malheur à l'homme qui ne voit dans la Thora (la loi - la Bible) que de simples récits et des mots ordinaires, car en vérité si elle ne contenait que cela, nous serions capables même aujourd'hui de composer une Thora plus digne d'admiration. Mais il n'en est pas ainsi; chaque mot de la Thora renferme un sens élevé et un sublime mystère (...) Les récits de la Thora ne sont que le vêtement de la Thorah (...) Malheur à celui qui prend le vêtement de la Thora pour la Thora elle-même (...) Les simples ne tiennent compte que des habits et des récits de la Thorah; ils ne connaissent rien d'autre, ils ne voient pas ce qui est caché sous le vêtement; les hommes plus instruits ne font pas attention au vêtement, mais à ce qu'il enveloppe..."

En d'autres termes, il ne font pas attention à la lettre, mais tiennent compte uniquement de l'esprit. De même dans un champ de pommes de terre, il n'y a pas seulement ces végétaux, mais aussi le sol dans lequel ils sont cachés, ainsi dans la Bible, les perles de vérité occulte sont cachées dans ce qui, souvent, ne sont que de hideux habits. L'occultiste qui s'est préparé à posséder ces perles, en reçoit la clé et les voit distinctement. Aux autres, elles demeurent invisibles jusqu'à ce qu'ils aient travaillé pour obtenir cette clé. Ainsi, bien que l'histoire des pérégrinations des enfants d'Israël et de leurs relations avec certain Dieu soit partiellement vraie, il s'y trouve aussi une signification spirituelle beaucoup plus importante que l'histoire matérielle. Bien que les Evangiles contiennent les grandes lignes de la vie d'un être appelé Jésus, ils sont des formulaires d'initiation montrant les expériences par lesquelles chacun doit finalement passer, sur le chemin qui conduit à la vérité et à la vie. .

Ce chemin était prévu par les diverses personnes qui ont écrit la Bible et qui étaient ainsi des prophètes et des clairvoyants, mais seulement dans la mesure où il était possible de l'être à leur époque. Une nouvelle ère exigera une Bible nouvelle, un "mot"nouveau.

QUESTION 79 - Quel est le point de vue des Rosicruciens sur la création du monde en sept jours?

RÉPONSE - Il y a deux récits de la création dans la Bible. L'un commence au premier verset du premier chapitre de la Genèse et se termine au troisième verset du deuxième chapitre. L'autre commence au quatrième verset.

Ces deux récits de la création semblent être grandement en désaccord sur plusieurs points. Le premier spécifie qu'au commencement la Terre était recouverte d'eau; le second qu'elle était sèche. Le premier nous informe que l'homme a été créé en dernier; le second, qu'il a été la première créature, etc. Ces di vergences semblent inconciliables, et offrent au sceptique la satisfaction de regarder avec un sourire de pitié les pauvres ignorants qui croient à de tels non-sens. Et pourtant, ces deux récits ne sont pas contradictoires; ils sont complémentaires, et en accord avec les faits scientifiques. Le premier traite de la genèse de la forme, le second de l'évolution de la conscience. La forme humaine, telle qu'elle est constituée à présent, est le chef-d'oeuvre de l'évolution, construite sur la base de toutes les formes inférieures qui l'ont précédée. La Vie qu'est l'homme, le penseur, est sans commencement ni fin, éternelle comme Dieu Lui-même, et cette Vie existait avant toutes les formes, comme il est dit dans le second récit de la création.

En ce qui concerne le temps pendant lequel il est dit que cette création de la forme a eu lieu, les Rosicruciens n'enseignent pas ou ne croient pas qu'elle s'est accomplie en sept jours de vingt-quatre heures, mais dans notre système de manifestation, sept grandes transformations de la Terre sont nécessaires pour faciliter la pleine évolution de la soi-conscience et du pouvoir de l'âme par les esprits en évolution. Trois périodes et demie ont été employées à construire nos véhicules; le reste sera nécessaire pour l'évolution de la conscience.

Dans le deuxième verset au début de la Bible, il est dit qu'au commencement la Terre était sombre et informe. Cela se passait dans la Période de Saturne, alors que le brouillard de feu naissant se formait de la substance primordiale de l'espace.

Le troisième verset nous informr que Dieu dit, "Que la Lumière soit", passage dont on s'est moqué comme devant prouver l'ignorance de ses auteurs et l'inconsistance de leur récit comparé avec les faits scientifiques; car, disent en raillant les contradicteurs, "puisque le Soleil et la Lune ne furent créés que le quatrième jour, comment pouvait-il y avoir de la lumière avant ce moment-là? Or, il n'est pas question du monde tel qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire d'une masse solide. Cette masse assurément serait restée noire tant qu'il n'y aurait pas eu une source de lumière extérieure; mais, à cette époque, la terre était un monde en formation et, selon la théorie nébulaire, il doit y avoir eu, d'abord, une période de chaleur obscure à laquelle nous avons donné le nom de Période de Saturne. Plus tard, le brouillard, entré en ignition, est devenu lumineux; la lumière est intérieure et ne dépend pas d'un Soleil et d'une Lune extérieurs. Ce deuxième degré du développement de notre planète est appelé la Période du Soleil.

Dieu dit, continue le récit biblique, "Qu'il y ait une expansion entre les eaux et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux." Le mot rendu ici par "expansion" est traduit "firmament" dans la version autorisée du Roi Jacques, mais nous employons le texte Massorétique, traduit par des connaisseurs non limités par un édit royal comme l'étaient les auteurs de la version du Roi Jacques. L'emploi du mot "expansion" met le récit de la Bible en accord avec la théorie nébulaire, car lorsqu'un brouillard de feu se forme dans l'espace, de l'humidité est générée par le contact de cette masse brûlante avec l'espace environnant, qui est froid. Cette humidité devient brûlante et se dilate en vapeur qui s'élance du noyau igné, puis se refroidit, se condense et redescend à la source de chaleur. Ainsi cette expansion dans les eaux divise l'eau d'avec l'eau, l'humidité dense restant près du noyau igné et la vapeur à l'extérieur. Cette étape dans la solidification de la Terre est appelée la Période de la Lune.

L'ébullition continuelle de l'eau entourant le noyau igné forma finalement une croûte, et la terre ferme apparut. On nous dit que "Dieu appela "Terre" la partie sèche".

Pendant la première partie de la Période actuelle, la Terre était aussi obscure que dans la Période de Saturne. Seules, les substances minérales existaient. Cette phase est appelée Epoque Polaire.

La Période ignée du Soleil trouve sa réplique dans l'Epoque Hyperboréenne, décrite aux versets 11-19, comme étant l'époque où les plantes furent générées, et où la Terre devint une planète éclairée du dehors par le Soleil et la Lune. Cette phase termine le travail accompli durant le quatrième grand jour dans le développement de notre Terre.

Pendant l'Epoque Lémurienne, nous avons une récapitulation des conditions de la Période de la Lune, un noyau brûlant et une atmosphère de brouillard de feu, ainsi que la création des espèces animales inférieures, décrite dans la Bible comme ayant été l'oeuvre du cinquième jour.

Pendant l'Epoque Atlantéenne, les mammifères et l'homme furent formés, et ce fut l'oeuvre du sixième jour. Lorsque, dans l'Epoque Aryenne actuelle, l'homme devint un être doué de raison, les Dieux se reposèrent pour le laisser travailler à son propre salut, sous les lois jumelles de renaissance et de cause à effet.

QUESTION 80 - La Bible enseigne l'immortalité de l'âme. La Philosophie Rosicrucienne enseigne la même chose, ouvertement, en faisant appel à la raison. N'y a-t-il pas de preuves positives de l'immortalité?

RÉPONSE - L'auteur de la question se trompe lorsqu'il dit que la Bible enseigne l'immortalité de l'âme. Dans l'ancien Testament, il n'est pas fait une seule fois mention du mot immortalitéou ciel dans le sens d'une possession de l'homme. Il y est explicitement affirmé que "Le Ciel et même les cieux sont au Seigneur mais Il a donné la Terre aux enfants des hommes" (Psaume 115/16). Il y est aussi enseigné explicitement que "l'âme qui pèche mourra" (Ezéchiel 18/4, 20). Si l'âme était immortelle, cela serait une impossibilité. Dans le Nouveau Testament, les mots "immortel" ou "immortalité" sont employés six fois seulement. Ils désignent quelque chose à atteindre, ou quelque chose qui est un attribut de Dieu.

En ce qui concerne l'esprit, la question est différente, et même là où il en est question, le mot "immortel" n'est pas employé. Il est fait allusion à l'immortalité dans maints passages de la Bible, de la même manière détournée qu'on y sous-entend la loi de renaissance, mais la doctrine de la renaissance a un avantage sur celle de l'immortalité de l'esprit humain, du fait qu'elle a été enseignée au moins une fois d'une manière précise (Matthieu 11/14) lorsque le Christ a dit de Jean-Baptiste: "Celui-ci est Elie". La doctrine de la renaissance est sous-entendue dans cette parole, car si l'esprit d'Elie revivait en Jean-Baptiste, c'est qu'il avait survécu à la mort du corps. L'enseignement de l'immortalité était à cette époque l'un des enseigenements des Mystères, mais même de nos jours, elle est difficilement acceptée, si ce n'est par celui qui, entré dans la voie de l'initiation, se rend compte pour lui-même de la continuité de la vie.

On peut dire cependant, en réponse à cette question, que tout dépend du sens donné à "preuve positive", et si la personne qui demande une preuve est qualifiée pour en juger. On ne peut faire la démonstration d'un problème de trigonométrie à un enfant. Par contre, lorsque celui-ci aura grandi, et qu'on lui en aura enseigné les débuts, il sera facile de lui démontrer le problème. On ne peut prouver non plus l'existence des couleurs et de la lumière à un aveugle-né; ce sont des faits qu'il ne peut apprécier parce qu'il lui manque la faculté requise. Mais si, grâce à une opération chirurgicale, il acquiert la faculté de voir, il sera inutile de lui prouver ces faits; il en verra par lui-même la réalité. Pour des raisons analogues, personne ne peut apprécier les preuves de l'immortalité de l'esprit avant de s'être mis en état de voir l'esprit; alors il lui sera facile d'avoir la preuve positive de son immortalité, de son existence avant la naissance et de sa persistance après la mort. Avant de s'être ainsi lui-même qualifié, il devra se satisfaire des déductions raisonnables auxquelles on arrive de diverses manières.

QUESTION 81 - Y a-t-il dans la Bible quelque autorité affirmant la théorie de la renaissance?

RÉPONSE - Oui, à maints endroits bien que cette théorie soit enseignée directement dans un seul passage. Les prêtres juifs croyaient à la théorie de la renaissance, sinon ils n'auraient pas envoyé demander à Jean-Baptiste, "Es- tu Elie?", ainsi qu'il est rapporté dans l'Evangile de Jean 1/21; et dans l'Evangile de Matthieu 11/14, les paroles du Christ concernant Jean-Baptiste ne présentent aucune ambiguité. Il dit, "Celui-ci est Elie". En une autre occasion, sur le Mont de la Transfiguration, le Christ dit encore, "Elie est déjà venu, ils l'ont traité comme ils l'ont voulu", et on nous fait savoir que les disciples "savaient qu'Il parlait de Jean" qui avait été décapité par Hérode.

Dans Matthieu 16/14, Il demande à Ses disciples, "Qu'est-ce que le peuple dit que je suis?". Et ils Lui répondirent, "Certains disent que tu es Jean- Baptiste, d'autres, Elie, et d'autres encore, Jérémie ou quelqu'un des prophètes." Et il est à remarquer que le Christ ne les contredit en aucune façon, Lui qui était Leur maître; s'ils avaient eu une idée erronée concernant la doctrine de la renaissance, c'eût été certainement Son devoir de les en avertir. Mais, Il ne le fit pas; bien plus, Il leur enseigna directement la renaissance, comme l'indique le passage ci-dessus.

Il y a aussi des cas relatés dans la Bible où il est question d'une personne choisie avant sa naissance dans le but d'accomplir une certaine tâche. Un ange avait annoncé la venue de Samson, et sa mission qui était de détruire les Philistins (Juges 13/3-24). Le Seigneur dit au prophète Jérémie, "Avant que tu ne naisses, je t'ai sanctifié et je t'ai ordonné prophète entre les nations" (Jérémie 1/5). Les missions de Jean et de Jésus leur ont été assignées avant leur naissance. Une personne est choisie pour une certaine mission, à cause d'une aptitude spéciale. Cette compétence présuppose que de nombreuses mises en pratique, avant la naissance, ont été réalisées dans unevie passée. Ainsi, la doctrine de la renaissance est aussi enseignée implicitement dans les cas précités.

QUESTION 82 - Selon la Bible, l'homme seul a reçu une âme. Pourquoi donc dites-vous que les animaux ont un esprit-groupe?

RÉPONSE - Au premier chapitre de la Genèse, verset 20, on nous enseigne que Dieu dit, "Que les eaux abondent en créatures qui se déplacent et qui ont la vie." Le mot employé en hébreu est nephesh qui signifie souffle. Ce mot est aussi employé au deuxième chapitre du même livre, verset 7, où il est dit, "Le Seigneur Dieu forma l'homme du limon de la terre et insuffla dans ses narines le souffle de vie, (nephesh) et l'homme devint une "nephesh chayim", c'est-à- dire une "créature respirante". Non point une âme vivante, comme cela est traduit. La traduction du Roi Jacques a été modifiée par des gens qui avaient plus de respect pour la vérité que pour les idées préconçues; ils ont consenti à écrire dans la marge le mot "âme" comme alternative pour la lecture du mot nephesh au chapitre 1, verset 20, où la création des animaux est annoncée, de sorte que même dans la Bible actuelle, il est admis que les animaux ont une âme.

Pourtant, cette traduction n'est pas correcte; nephesh signifie souffle et non pas âme. Le mot Hébraïque pour "âme" est neshamah. L'âme n'est pas synonyme d'esprit, L'esprit est Ruach, de sorte que la Genèse ne fait pas mention de l'esprit de l'homme ou de l'animal, car l'esprit n'a point de genèse, Il EST. Les formes humaines et animales, maintenues par le souffle ont eu un commencement, et c'est ce qu'annonce la Genèse. Cette idée est parfaitement en accord avec l'Ecclésiaste 3/19 où Salomon dit, parlant du corps formé du limon de la terre, que l'homme n'a aucune supériorité sur la bête, car de même que l'un meurt, l'autre meurt aussi: ils ont tous le même souffle (nephesh), l'un et l'autre vont en un même lieu (à savoir le Monde du Désir).

Si l'auteur de la question n'accepte que le texte et la version anglaise de la Bible, comme si elle avait été écrite dans cette langue, il serait plausible de demander, "Si l'homme a reçu une âme de la façon décrite dans la Bible, où la femme a-t-elle reçu la sienne, ou bien est-elle sans âme?

QUESTION 83 - Est-il vrai qu'Eve a été tirée de la côte d'Adam?

RÉPONSE - Parmi les quarante-sept traducteurs de la Bible du Roi Jacques, trois seulement connaissaient l'Hébreu, et deux d'entre eux moururent avant que les Psaumes aient été traduits. De plus, dans la langue hébraïque, particulièrement dans les anciens textes, les points-voyelles sont omis; un mot peut ainsi avoir différents sens selon la manière dont on place ces points. Dans l'histoire de la côte d'Adam, le mot qui nous occupe, lorsqu'il est ponctué d'une certaine façon, se lit "tsad" qui signifie côte; ponctué d'une autre façon, il se lit "tsela", qui veut dire côté. Les enseignements occultes concernant le développement de la Terre et de l'homme affirment qu'il fut un temps où, sur un point particulier, l'homme était à l'image de Dieu ou à celle des Elohim qui l'avaient créé; il était à la fois mâle et femelle, hermaphrodite, capable de générer un autre être de lui-même. Plus tard, il devint nécessaire, pour son évolution ultérieure, de développer un cerveau; et alors qu'auparavant il extériorisait de lui-même la double force créatrice, positive et négative, la moitié de celle-ci fut désormais retenue dans le but de construire un cerveau, un larynx et un système nerveux, organes de la pensée et de la parole au moyen desquels l'homme peut mettre en action son corps physique et s'exprimer par la parole. Certains esprits retiennent la force créatrice positive masculine et n'extériorisent que la force négative féminine, alors que d'autres retiennent la force féminine ou négative et extériorise la force positive. On peut donc dire que Dieu a retiré un côté de leur être, non une côte. Cette manière de lire le mot en question, c'est-à- dire "côté" a un droit égal à celle de "côte"; de plus, elle a le mérite d'expliquer un fait inexplicable autrement.

QUESTION 84 - Si Dieu a fait l'homme à Son image, selon Sa ressemblance, c'est-à-dire parfait, pourquoi les différentes époques antérieures à la Chute d'Adam et d'Eve étaient-elles nécessaires?

RÉPONSE - L'auteur de cette question part d'un point de vue erroné. La Bible dit que Dieu vit son oeuvre et estima qu'elle était "bonne", mais non parfaite. Eût-elle été parfaite, il n'y aurait plus rien eu à faire et l'évolution aurait été superflue. La race humaine n'est devenue définitivement humaine que dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, lorsque l'esprit commença à pénétrer dans ses corps. L'humanité de ce temps-là, Adam et Eve, était fort différente de ce qu'elle est à présent. Elle était aussi le fruit de l'évolution, car il n'y a pas de création spontanée. Ces êtres avaient progressé du règne minéral d'où ils étaient sortis, à travers les phases d'un développement identique à celui des végétaux et des animaux, et ils ne formaient pas un couple, selon les données traditionnelles, mais une humanité à la fois masculine et féminine. "Il les créa mâle et femelle", lisons-nous dans la Bible; en outre, ce n'était pas la première fois que l'homme s'était trouvé sur la Terre, ou que la Terre avait été peuplée, comme on peut s'en rendre compte dans Genèse 1/28, où il fut commandé à l'homme d'aller et de RE-peupler la Terre, montrant ainsi que la Terre avait été la demeure d'autres êtres antérieurement à la venue de ceux appelés Adam et Eve. Flavius Josèphe dit qu'Adam signifie "terre rouge", et le mot Hébreu "Admah", dont dérive Adam, signifie "terre ferme", ce qui décrit très bien la situation. Adm (tel qu'il est écrit dans le texte Hébreu) ne vint pas sur la Terre avant qu'elle ne se fût solidifiée et ne fût devenue ferme, mais il y vint avant qu'elle ne se fût refroidie au point où elle en est maintenant, donc, à cette époque, elle était réellement rouge et à l'état brûlant.

Pendant les époques antérieures à l'Epoque Lémurienne, les esprits planaient au-dessus de la Terre ignée, et ils aidaient à la former, à la modeler telle qu'elle est à présent. Les esprits humains apprenaient alors des leçons qui ne les concernent plus actuellement. A cette époque, nous étions inconscients, mais le travail s'accomplissait tout aussi bien, de la même façon, par exemple, que nos organes digestifs accomplissent les opérations chimiques nécessaires à la digestion et à l'assimilation, bien que nous ignorions ces processus dans notre intellect conscient. Il est cependant évident que, de même que le travail de l'enfant à l'école maternelle et à l'école primaire constitue la base essentielle des enseignements des lycées et des universités, ainsi les premières époques ont été les fondements de nos conditions actuelles. Elles étaient aussi nécessaires que d'apprendre l'alphabet avant d'essayer de lire.

QUESTION 85 - Quel a été le péché ou la chute dans l'Eden?

RÉPONSE - Lorsque la Terre est sortie du Chaos, elle a d'abord passé par une phase rouge sombre, connue sous le nom d'Epoque Polaire. L'humanité a d'abord développé un corps dense, fort différent de notre véhicule actuel, bien entendu. Dans la phase ignée ou Epoque Hyperboréenne, le corps vital fut ajouté, et l'homme devint une sorte de plante, c'est-à-dire qu'il possédait les mêmes véhicules que ceux qu'ont nos plantes aujourd'hui, avec une conscience similaire, ou plutôt une inconscience, semblable à celle que nous avons dans le sommeil sans rêves, lorsque les corps dense et vital reposent sur le lit.

En ce temps-là, dans l'Epoque Hyperboréenne, le corps de l'homme était un énorme sac rempli de gaz, flottant au-dessus de la terre en feu, et il projetait des spores qui croissaient et qui étaient utilisées comme véhicules par d'autres entités. A ce moment, l'homme était bissexué, il était hermaphrodite.

A l'Epoque Lémurienne, lorsque la terre se fut quelque peu refroidie, et que des îlots de croûte se furent formés au milieu des mers en ébullition, alors le corps de l'homme se solidifia aussi quelque peu, et devint plus semblable à celui que nous voyons aujourd'hui. Il présentait une apparence simiesque, un tronc court avec des membres énormes, les talons projetés en arrière; la partie supérieure de la tête manquait presque totalement. L'homme vivait dans une atmosphère de vapeur appelée par les occultistes "brouillard de feu"; il n'avait pas de poumons, et respirait au moyen de tubes. Il possédait à l'intérieur un organe comparable à une vessie qu'il gonflait avec de l'air chaud pour l'aider à franchir les énormes crevasses qui se produisaient lorsque les éruptions volcaniques disloquaient la terre sur laquelle il vivait. De l'arrière de sa tête se projetait un organe qui, maintenant, se trouve à l'intérieur de la boîte cranienne et que les anatomistes appellent glande pinéale, ou troisième oeil, bien qu'elle n'ait jamais été un oeil, mais un organe tactile. Le corps était alors dénué de sensation, mais lorsque l'homme s'approchait trop près d'un cratère volcanique, la chaleur en était perçue par cet organe qui l'avertissait de s'en écarter avant que son corps ne fût détruit.

A ce moment-là, le corps dense de l'homme s'était déjà solidifié à un tel point qu'il lui était devenu impossible de se reproduire par spores, et il était nécessaire qu'il développe un cerveau, ou organe de la pensée. La force créatrice dont nous nous servons maintenant pour construire routes, viaducs, moyens de locomotion de toutes sortes, etc., dans le monde extérieur, était alors employée intérieurement pour la construction d'organes. Comme toutes les forces, la force créatrice étant positive et négative, un des pôles fut tourné vers le haut pour construire le cerveau et le larynx, laissant l'autre pôle disponible pour la création d'un autre corps. L'homme cessa donc d'être une unité créatrice complète. Chaque être humain ne possédait plus que la moitié de la force créatrice, il dut chercher son complément en dehors de lui-même.

Or, en ces temps lointains, "leurs yeux n'étaient pas ouverts", et les êtres humains d'alors étaient inconscients les uns des autres dans le Monde Physique, quoique conscients et alertes dans le Monde Spirituel. Aussi, sous la direction des Anges qui étaient particulièrement aptes à les assister en ce qui concerne la reproduction, ils étaient rassemblés dans de grands temples, à certaines époques de l'année, lorsque les lignes de forces entre les planètes étaient propices, et là, l'acte créateur était accompli comme un sacrifice religieux. Et lorsque cet homme primitif, Adam, se trouvait en contact sexuel avec la femme, l'esprit, pendant un instant, perçait le voile de la chair, et "Adam connaissait (ou devenait conscient de) sa femme"; il ressentait sa présence physique. Telle est la signification du récit de la Bible partout où l'on emploie cette chaste expression; c'est ainsi que nous apprenons qu'"Elkana connut sa femme, Hannah, et celle-ci conçut Samuel". De même, dans le Nouveau Testament, lorsque l'ange vint dire à Marie qu'elle devait être la mère du Sauveur, elle répondit: "Comment cela se pourrait-il, puisque je ne connais point d'homme?".

Le péché est une action contraire à la loi. Tant que l'humanité se multipliait sous la direction des Anges qui comprenaient les lignes de forces cosmiques, l'enfantement se faisait sans douleur, ce qui est le cas chez les animaux sauvages qui se reproduisent seulement aux époques propices de l'année sous la direction de leur esprit-groupe: Mais lorsque l'homme, agissant d'après le conseil d'esprits placés à mi-chemin entre l'humanité et les Anges, entreprit de procréer quand bon lui semblait, sans tenir compte des lignes de forces cosmiques, ce péché de "manger de l'arbre de la connaissance" fut la cause de l'enfantement dans la douleur que l'Ange annonça à Eve. Il ne l'a pas maudite, mais lui a simplement indiqué ce qui résulterait de l'usage ignorant et inconsidéré de la fonction créatrice.

QUESTION 86 - L'Arbre de Vie dont il est parlé dans la Bible (Genèse 2/9, Apocalypse 2/7 et 22/2) est-il la même chose que la pierre philosophale des alchimistes?

RÉPONSE - Oui et non. Pour bien comprendre le sujet, il est nécessaire de remonter dans l'histoire de l'humanité. Il fut un temps où les hommes étaient bissexuels et capables de générer un corps sans l'aide d'un autre être. Mais quand il devint nécessaire de construire le cerveau afin que l'esprit soit capable de créer par la pensée aussi bien que dans le Monde Physique, la moitié de la force sexuelle fut retenue pour construire un organe de la pensée. Alors il devint nécessaire que chacun cherche la coopération d'un autre humain qui exprime le pôle opposé de la force créatrice, disponible pour la reproduction. N'ayant pas de cerveau, et "leurs yeux n'étant pas encore ouverts", ils étaient bien entendu inconscients du Monde Physique et incapables de se guider eux-mêmes. C'est pourquoi les Anges les rassemblaient à certaines époques de l'année, lorsque les forces planétaires étaient favorables pour effectuer l'acte générateur qui était accompli comme un sacrifice religieux au cours duquel ils abandonnaient une partie de leur corps pour la génération d'un véhicule pour un autre esprit. Dans cette étroite étreinte, l'esprit perçait le voile de la chair, et Adam "connaissait" sa femme. Plus tard, lorsque la conscience des humains se fût centrée un peu plus sur le Monde Physique, et que quelques-uns d'entre eux commencèrent à percevoir vaguement les corps dont nous sommes maintenant si complètement conscients, ces pionniers se mirent à prêcher l'évangile du corps, apprenant aux autres qu'ils possédaient un corps physique, car la majorité étaient alors inconscients de cet instrument, tout comme nous sommes actuellement inconscients de notre estomac, lorsque nous sommes en bonne santé.

Ensuite, on remarqua que ces corps mouraient et la question se posa, parmi les pionniers, de savoir comment un tel corps pouvait être remplacé. La solution fut donnée à l'homme par une certaine classe d'esprits qui étaient les retardataires de l'évolution des Anges, des demi-dieux, pourrions-nous dire. Ces esprits Lucifer, ou donneurs de lumière, éclairèrent l'humanité naissante sur ses pouvoirs de générer un corps à n'importe quel moment. Mais ces corps n'étaient alors pas parfaits - ils ne sont pas parfaits de nos jours - et bien entendu la génération accomplie sans égard aux conditions planétaires avait même produit des corps inférieurs à ceux qui auraient été générés autrement, fait qui s'ajoute à la parturition douloureuse annoncée par l'Ange.

Dès lors la fonction génératrice a été exercée sans restriction par la race humaine ignorante. Mais par le fait de la mort, il a été possible aux Anges d'enseigner à l'humanité, entre la mort et une nouvelle naissance, comment construire un corps graduellement meilleur. Si l'homme avait appris, dans ce passé lointain, à renouveler son corps vital, comme on lui avait appris à générer un corps physique, selon son propre plaisir, la mort aurait été une impossibilité, et l'homme serait devenu immortel comme les Dieux. Mais il aurait alors immortalisé ses imperfections et rendu tout progrès impossible. C'est le renouvellement du corps vital que la Bible désigne par les mots "manger de l'Arbre de Vie". A l'époque où il reçut les éclaircissements concernant la génération, l'homme était un être spirituel dont les yeux n'étaient pas encore aveuglés par le monde matériel, et il aurait pu ap prendre le secret de vitaliser son corps à volonté, frustrant ainsi l'évolution, Nous voyons donc que la mort, lorsqu'elle vient naturellement, n'est pas une malédiction, mais notre plus grande et notre meilleure amie, car elle nous libère d'un instrument au moyen duquel nous ne pouvons plus rien apprendre; elle nous enlève d'un milieu que nous avons dépassé, afin que nous puissions apprendre à construire un meilleur corps dans un milieu de plus grande envergure, un corps dans lequel nous pourrons faire de plus grands progrès vers la perfection.

Dans ce pèlerinage, il vient enfin un temps où l'homme est qualifié pour posséder les pouvoirs de la Vie. Le corps qu'il s'est construit devient pur et utilisable pendant une période de temps plus longue qu'auparavant. C'est alors qu'il commence à chercher "la pierre philosophale" ou "l'élixir de vie", ou tout autre nom qu'il lui plaît d'utiliser. Les alchimistes visaient à fabriquer ce véhicule pur et sacré, mais non par un procédé chimique de laboratoire, comme le suppose la multitude ignorante. Il avait été nécessaire de trouver une terminologie particulière à un époque où une Eglise dominante et apostate aurait condamné à mort les alchimistes si la vérité avait été connue. Lorsqu'ils parlaient de transmuer les métaux vils en or, les alchimistes disaient vrai, non seulement du point de vue matériel mais aussi du point de vue spirituel, car l'or a toujours été le symbole de l'esprit, et ils visaient à spiritualiser leurs corps, faits d'une texture grossière.

Partout, le pur et magnifique symbole de la transparence a été donné pour désigner le pouvoir de la pureté. Dans l'Ancien Testament, on dit du Temple de Salomon qu'il fut "bâti sans bruit de marteau", que le plus bel ornement en était la Mer de Fonte. Hiram Abiff, le maître-artisan réussit, comme chef- d'oeuvre final, à fondre tous les métaux de la terre en un alliage transparent comme le verre. A la fin du Nouveau Testament (Apocalypse 21/9 à 22/5), on nous parle d'une merveilleuse cité ayant en son milieu une mer de verre. En Orient, l'initié vise à devenir une âme de diamant, pure et transparente. En Occident, la Pierre Philosophale est le symbole de l'âme purifiée, extraite des corps qui ont été transmués et spiritualisés. "L'âme qui a péché mourra" mais l'âme pure est immortalisée par l'élixir de vie, l'"Arbre de Vie", en un corps vital qui durera des milliers d'années comme véhicule de l'esprit.

QUESTION 87 - Le Seigneur a eu de la considération pour Abel et son offrande sanglante, mais non pas pour Caïn et sa pure et douce offrande. Pourquoi?

RÉPONSE - L'auteur de la question se méprend, l'offrande d'Abel n'était pas une offrande sanglante. On ne mentionen nulle part qu'Abel ait tué un animal. La légende des franc-maçons occultes, que nous donnons en partie, est la suivante:

Un jour, les Elohim créèrent Eve; Samaël, esprit Lucifer, s'unit à elle et elle conçut Caïn. Il l'abandonna avant la naissance de ce fils qui fut ainsi "le fils de la veuve". Puis l'Elohim Jéhovah créa Adam qui s'unit à Eve, et elle conçut Abel. Il vint un temps où Caïn et Abel apportèrent leurs offrandes à Jéhovah. Abel apporta ses troupeaux créés par Dieu, alors que Caïn apporta le travail de ses propres mains, le grain. EtJéhovah reçut le don qu'Abel avait trouvé tout prêt sous sa main, créé par la nature, mais il méprisa le sacrifice qui était le résultat de la capacité créatrice de Caïn. Alors, Caïn tua Abel, et il fut maudit. Adam s'unit de nouveau à Eve, et elle conçut Seth.

De Caïn et de Seth sortirent deux classes de gens. Les descendants de Caïn furent Tubal-Caïn et Hiram Abiff, maîtres-artisans adroits qui savaient comment façonner les choses de leurs mains, ayant en eux la capacité divine de créer , de faire pousser deux brins d'herbe là où il n'y en avait qu'un auparavant. C'est d'eux que descendent tous ceux qui travaillent de leurs mains, et qui s'efforcent de conquérir la terre et ses ressources.

De Seth descendent les rois et les prêtres qui recevaient leur sagesse toute faite de la main des Dieux, et prenaient les choses comme ils les trouvaient. Parmi eux était Salomon, le plus sage d'entre les hommes, mais il n'avait pas travaillé lui-même pour acquérir cette sagesse, il la reçut comme un don de Dieu. Ces deux classes de gens existent encore aujourd'hui sur terre et se disputent la suprématie. L'une constitue les Pouvoirs temporels progressistes, l'autre le corps conservateur des Prêtres.

La raison pour laquelle Jéhovah accepta l'offrande d'Abel était qu'il avait pris les choses comme il les avait trouvées, toutes créées; il était un fils de l'homme, et il n'aspirait pas au divin pouvoir créateur. Mais Caïn était de nature divine, il avait en lui l'instinct créateur, et cela ne plaisait pas à son Dieu.

QUESTION 88 - Quelle est la signification ésotérique de l'Arche d'Alliance?

RÉPONSE - Dans les premiers chapitres de la Bible où il est question du Paradis perdu, nous lisons que l'homme prit à son compte l'emploi de la force créatrice, en mésusa dans son ignorance, péchant ainsi contre les lois de la nature. La reproduction est une des facultés du corps vital qui est l'ombre de l'Esprit Vital, second aspect de l'Esprit Triple en l'homme.

On dit que les Chérubins, armés d'une épée flamboyante, ont été placés en sentinelle à la porte de l'Eden lorsque l'homme en fut chassé, de peur qu'il ne mangeât de l'Arbre de Vie et ne devînt immortel. Les Chérubins forment la grande Hiérarchie Créatrice qui avait pris la Terre en charge pendant la Période du Soleil, quand le corps vital était en germination et que l'Esprit Vital fut éveillé.

Alors commença le long pèlerinage de l'être humain à travers le désert de la matière, et l'Arche d'Alliance était le symbole de l'homme dans cette phase migratoire de son existence. Pendant ce pèlerinage dans le désert, les barres qui servaient à porter l'Arche restaient toujours en place, pour montrer qu'elle n'avait pas de demeure fixe; mais lorsque l'Arche arriva dans le temple construit sans bruit de marteau, le Temple de Salomon, son pèlerinage était terminé et les barres furent retirées.

En tant que symbole de l'homme, l'Arche d'Alliance contenait le Livre de la Loi donné pour enseigner à l'homme l'action juste. Il y avait la verge d'Aaron qui fleurissait, sceptre de pouvoir, symbolisant la force spirituelle latente en chaque homme. Cette verge est la réplique de la lance de Parsifal, instrument du mal entre les mains de Klingsor, le magicien noir, ainsi que dans les mains du soldat Romain, tandis que Parsifal, pur et spirituel, l'utilisa pour guérir les blessures d'Amfortas. La verge d'Aaron a été employée contre les Egyptiens pour causer la détresse et l'affliction, et elle fut alors cachée dans l'Arche, comme symbole du fait que l'homme ayant à un moment donné possédé le pouvoir spirituel, en avait mésusé, et que ce pouvoir était maintenant caché en lui.

Dans l'Arche se trouvait aussi le vase de manne. Ce n'était pas une nourriture pour le corps, comme on l'a expliqué de manière matérialiste. Le mot "manne" est presque universel. En Sanscrit, nous avons"manas", le penseur. En Allemand, en Anglais, dans les langues Scandinaves, et dans de nombreuses autres, nous avons le même mot "man" pour désigner le penseur. Le vase de manne fut placé dans l'Arche pour commémorer l'époque où l'Ego était entré dans la forme qu'il avait construite et devint un esprit individuel intérieur.

Cela constitua la "chute" dans les conditions matérielles, nécessitant la génération de corps denses. Lorsque l'homme s'arrogea le pouvoir de générer des corps physiques à n'importe quel moment, il fut exilé de la Région Ehérique, de peur qu'il ne se rende maître du secret de vitaliser les corps imparfaits qu'il générait et de rendre l'évolution impossible.

Nous avons mentionné, dans la première partie de notre réponse, le fait que les Chérubins sont les auteurs de nos pouvoirs vitaux, aussi doivent-ils les préserver jusqu'à ce que l'homme ait acquis les qualités requises pour la maîtrise de soi. C'est pourquoi on dit qu'ils ont été placés à l'entrée du Jardin d'Eden avec une Epée Flamboyante, et il est très significatif que sur les portes du Temple de Salomon on trouve les Chérubins, tenant dans leurs mains, non plus une Epée Flamboyante, mais une fleur ouverte. La fleur est l'organe générateur de la plante qui accomplit l'acte de génération d'une manière pure, sans passion; et lorsque l'homme aura appris à devenir pur et sans passion de manière à concevoir toute forme de façon immaculée, il pourra entrer dans le Temple de Dieu, comme l'Arche est entrée dans le Temple de Salomon, et y demeurer, comme l'indique l'enlèvement des barres, et ainsi que le prophétise l'Apocalypse où l'Esprit annonce, "Celui qui vaincra, j'en ferai un pilier dans le Temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus."

QUESTION 89 - Les diverses fêtes Chrétiennes de l'année ont-elles une signification occulte?

RÉPONSE - Oui, les fêtes chrétiennes de l'année ont une signification occulte très profonde. Du point de vue matériel, les planètes sont autant de masses de matière voyageant dans leur orbite en obéissant à des lois dites aveugles, mais pour l'occultiste ce sont de Grands Esprits se mouvant dans l'espace, comme nous nous mouvons dans le monde.

Lorsqu'on voit un homme faire des gestes, nous y attachons une certaine importance. S'il secoue la tête, nous y voyons un signe de dénégation, mais s'il l'incline, nous y voyons un signe d'affirmation. S'il fait signe à une personne, la paume de la main tournée vers lui, il l'invite à venir à lui, mais s'il tourne la paume des mains vers l'extérieur, il lui fait signe de s'éloigner. Dans le cas de l'univers, nous ne pensons généralement pas qu'il y ait un sens quelconque dans les positions changeantes des planètes, mais pour l'occultiste, il y a un sens des plus profonds dans tous les phénomènes variés des cieux. Ils correspondent aux gestes d'un homme.

Krishna signifie oint, et quiconque avait une mission spéciale à remplir, dans les temps anciens, était oint. Lorsqu'en hiver, le Soleil est au-dessous de l'équateur, au nadir de sa course, les impulsions spirituelles sont les plus fortes dans le monde. Pour notre bien-être matériel, il est nécessaire que le Soleil revienne dans l'hémisphère nord, et ainsi nous parlons du moment où le Soleil reprend sa course vers le nord comme de Noël (en anglais Christmas), la naissance du Sauveur, oint pour nous sauver de la famine et du froid qui seraient notre lot s'il restait toujours au nadir.

En poursuivant sa course vers l'Equateur, le Soleil traverse le signe du Verseau, le porteur d'eau; à ce moment, la Terre est inondée de pluie, symbolisant le baptême du Sauveur. Puis au mois de mars, le Soleil traverse le signe des Poissons. Les provisions de l'année précédente ont été toutes consommées, et les ressources alimentaires de l'homme sont limitées, aussi avons-nous le long jeûne du Carême où l'on se nourrit de poisson, symbole de cette phase du voyage solaire. Ensuite vient lePassage, (Passover, en anglais) lorsque le Soleil passe (passes over, en anglais) l'équateur. C'est le temps de Pâques, (Easter, en anglais)lorsque le Soleil est à son noeud oriental, (eastern, en anglais)et ce croisement (crossing, en anglais) de l'équateur est symbolisé par la crucifixion (crossification ou crucifixion, en anglais) du Sauveur; le Soleil entre alors dans le signe du Bélier, et devient l'Agneau de Dieu donné pour le salut du monde, au temps où les plantes commencent à germer. Cependant, pour que ce sacrifice puisse être un bienfait pour l'homme, il (le Soleil) doit s'élever dans les cieux où ses rayons auront le pouvoir de mûrir le raisin et le blé, et nous avons alors la fête de l'Ascension du Sauveur jusqu'au Trône du Père, qui a lieu au solstice d'été, en Juin. Le Soleil y reste trois jours, et la promesse "De là il reviendra" se trouve réalisée lorsque le Soleil commence sa marche vers le noeud occidental. Au moment où il entre dans le signe de la Vierge, nous avons la fête de l'Assomption et plus tard, lorsqu'il quitte le signe de la Vierge, la nativité de la Vierge qui semble, pour ainsi dire, naître du Soleil.

La fête Juive des Tabernacles avait lieu à l'époque où le Soleil croisait l'équateur à son passage dans les mois d'hiver, et cette fête s'accompagnait du pesage du blé et de la récolte du raisin, dons du Dieu solaire à ses adorateurs humains.

C'est ainsi que toutes les fêtes de l'année se rattachent au mouvement des astres dans l'espace.

QUESTION 90 - Vous avez dit, je crois, que le Christ ne s'était incarné qu'une fois, en Jésus; ne s'était-il pas incarné antérieurement en Gautama Bouddha, et, dans un passé plus reculé encore, en Krishna?

RÉPONSE - Non. Jésus est un esprit appartenant à notre évolution humaine, et il en est de même de Gautama Bouddha. L'auteur ne possède aucune information concernant Krishna, mais il est porté à croire qu'il était aussi un esprit appartenant à la race humaine, car les histoires Hindoues racontent comment il entra au ciel et ce qui lui advint. L'Esprit du Christ qui pénétra dans le corps de Jésus, lorsque celui-ci le Lui eut abandonné au baptême, était un rayon du Christ cosmique. Nous pouvons remonter dans les précédentes incarnations de Jésus, et suivre son développement jusqu'à nos jours. L'Esprit du Christ, au contraire, ne peut être retrouvé parmi les esprits humains.

Nous pouvons dire qu'avant Sa venue, le Christ travaillait notre planète de l'extérieur, à la manière dont les esprits-groupes travaillent de l'extérieur avec les animaux, les guidant, les assistant jusqu'à ce qu'ils deviennent suffisamment individualisés pour être la demeure d'un esprit individuel.La terre n'avait pas d'esprit intérieur avant la venue du Christ, mais au temps où le sacrifice fut consommé sur le Golgotha et que l'Esprit du Christ fut libéré du corps de Jésus, Il pénétra dans la Terre dont Il est maintenant l'Esprit Intérieur, "gémissant et souffrant attendant le jour de la libération", commme le dit Paul, (Romains 8/22), car, contrairement à l'opinion admise, le sacrifice sur le Golgotha ne s'est pas terminé avec la mort du corps de Jésus; en fait, on peut dire que cet événement n'en était que le début; le sacrifice continuera jusqu'au moment où nous aurons développé l'altruisme et l'amour qui libéreront l'Esprit de la Terre des conditions limitatives de l'existence matérielle, car alors il ne sera plus nécessaire de nous guider.

QUESTION 91 - On nous dit que "Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle". Comment concilier cette idée avec les paroles du Christ, "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive"?

RÉPONSE - On dit que "la loi et les prophètes ont existé jusqu'au Christ", et il y a quatre degrés par lesquels l'homme s'élève jusqu'à Dieu. Tout d'abord, lorsqu'il s'éveille à la conscience dans le Monde Physique et qu'il est à l'état sauvage, il se trouve entouré d'autres hommes qui, par la force des circonstances, sont obligés de lutter pour la vie, et pour lesquels "la force prime le droit"; là, il apprend à compter sur sa propre force pour triompher des attaques des animaux sauvages et des autres hommes. Mais il perçoit autour de lui les forces de la nature et il en a peur, car il sait qu'elles sont capables de tuer, et il se sent impuissant à leur tenir tête. C'est pourquoi il commence à adorer la puissance divine, cherchant par des sacrifices sanglants à apaiser le Dieu qu'il craint.

Puis vient le temps où il commence à voir en Dieu le dispensateur des choses, Celui qui le récompensera séance tenante de son obéissance à la loi ou le punira de sa désobéissance à celle-ci. Allié puissant contre ses ennemis, et tout aussi puissant ennemi, ce Dieu doit donc aussi être craint. Alors il Lui rend un culte et Lui sacrifie des animaux par crainte et par cupidité.

Ensuite vient le degré où on lui apprend à adorer un Dieu d'amour et à se sacrifier jour après jour, sa vie durant, en vue d'une récompense dans un état futur auquel il doit croire par la foi, et qui n'est pas clairement défini.

Enfin, l'homme atteindra un degré où il reconnaîtra sa divinité et fera le bien parce que c'est juste, sans pensée de crainte ou d'intérêt.

Le Juifs avaient atteint le deuxième de ces degrés et ils vivaient sous la loi. La religion Chrétienne en est au troisième degré, bien qu'elle ne soit pas entièrement affranchie du second. Nous sommes tous encore assujettis aux lois établies par Dieu et par les homme afin de discipliner nos corps du désir par la crainte; mais pour avancer spirituellement, nous devons désor mais sensibiliser notre corps vital qui répond à l'amour et n'a rien à voir avec la loi gouvernant la nature-désir.

Afin de préparer cet état à venir, les prêtres, plus avancés que le peuple, ont été séparés de ce dernier et tenus à l'écart. Nous savons qu'en Orient, une certaine caste seulement était admise dans les temples, celle des Brahamanes, pour y célébrer les services religieux. Parmi les Juifs, seuls les Lévites étaient autorisés à s'approcher du Lieu Saint, et il en était de même parmi les autres nations. Les prêtres ont toujours formé une classe distincte qui ne pouvait se marier avec le peuple. Ils étaient séparés des autres et se tenaient à part, à tous égards.

La raison en était que les guides de l'humanité ne pouvaient utiliser la descendance que là où existait un certain relâchement entre le corps vital et le corps dense. Ainsi, ils en faisaient une sorte d'élevage installant ces prêtres autour des temples, réglementant leur vie, sexuellement et en toute chose. Mais à l'époque où le Christ, libéré du corps de Jésus, eut diffusé Son Etre par toute la Terre, le voile du temple se déchira, symbole du fait que le besoin d'une condition spéciale était dépassé. Depuis ce temps, l'éther de la Terre va toujours en se modifiant. Un taux croissant de vibration permet l'expression de qualités altruistes. Ce fut le point de départ de ces puissantes vibrations qui ont provoqué l'obscurité dont il est dit qu'elle accompagna la crucifixion. En réalité, il ne s'agissait pas de ténèbres, mais d'une intense lumière qui aveugla les hommes jusqu'au moment où les vibrations se furent ralenties en pénétrant dans la terre physique dense. Quelques heures après, l'Esprit rayonnant du Christ avait pénétré assez avant dans notre planète pour y rétablir des conditions normales. Et graduellement cette force intérieure gagne en influence, et les vibrations éthériques s'accélèrent, augmentant l'altruisme et favorisant la croissance spirituelle. De là vient que les conditions sont maintenant telles qu'il n'est plus besoin de classe spéciale ou privilégiée, mais que chacun peut aspirer à entrer dans le sentier de l'initiation.

Pourtant, les anciennes conditions disparaissent difficilement; sous le régime de Jéhovah, Esprit de la Lune, l'humanité avait été divisée en nations, et pour les guider, Jéhovah avait dû, de temps à autre, se servir d'une nation pour en punir une autre, car l'humanité d'alors n'était pas accessible à l'amour et n'obéissait que sous le coup de la crainte. Avant que ne soit instituée la grande Fraternité Universelle d'Amour, il est nécessaire de fragmenter ces nations, selon le même principe qui fait que, si l'on a un certain nombre de petites constructions et que l'on désire en faire un seul bâtiment, il faudra les fragmenter avant de pouvoir en utiliser chacune des briques pour le nouvel édifice plus grand. C'est pourquoi le Christ a dit, "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive."

Nous devons aller au-delà du patriotisme, et apprendre à dire, comme Thomas Paine, "Le monde est ma patrie, faire le bien est ma religion." Tant que cela ne sera pas, les guerres auront lieu, et plus il y en aura, mieux cela vaudra, parce qu'alors l'horreur de la guerre deviendra suffisamment grande pour que la paix s'impose.

Dans la nuit sainte de Noël où naquit l'Enfant Jésus, les Anges ont chanté "Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté." Plus tard, lorsque l'enfant eut grandi, Il dit "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive"; or la religion Chrétienne a été la plus sanglante de toutes les religions de l'humanité. Elle a apporté douleurs et désolation avec elle et où qu'elle ait été; mais après ces luttes viendra le jour où l'idéal de paix que proclamait le chant des Anges et les paroles du Christ, "Aimez-vous les uns les autres" deviendront une réalité vécue. Quand les épées auront fait leur travail, on en fera des socs de charrue, et il n'y aura plus de guerres, car il n'y aura plus de nations.