MAX HEINDEL
QUESTION 113 - Par quel pouvoir Pierre a-t-il ressuscité Dorcas
(Actes 9:36- 41)?
RÉPONSE - Pierre n'a pas plus ressuscité Dorcas que le Christ n'a ressuscité Lazare ou aucun autre, ce que, d'ailleurs, Il n'a pas prétendu. Il a dit, "Lazare n'est pas mort, il dort."
Pour que cette assertion puisse être comprise, nous devons expliquer ce qui a lieu à la mort, et en quoi elle diffère de la transe, car les personnes mentionnées plus haut étaient dans cet état au moment où les prétendus miracles se sont accomplis.
Pendant l'état de veille, lorsque l'Ego fonctionne consciemment dans le Monde Physique, ses divers véhicules sont concentriques - ils occupent le même espace - mais la nuit, lorsque le corps dort, une séparation a lieu. L'Ego, revêtu de l'intellect et du corps du désir, se dégage du corps dense et du corps vital qui sont laissés sur le lit. Les véhicules supérieurs planent à côté ou au-dessus. Ils sont reliés aux deux véhicules plus denses par la corde d'argent, fil mince et brillant affectant la forme de deux six inversés, dont l'une des extrémités est rattachée à l'atome-germe du coeur, et l'autre au centre du tourbillon du corps du désir.
Au moment de la mort, ce fil se rompt à l'endroit de l'atome-germe du coeur, et les forces de cet atome passent le long du nerf pneumogastrique, à travers le troisième ventricule du cerveau et sortent par la suture entre l'os occipital et l'os pariétal du crâne, suivent la corde d'argent et gagnent les véhicules supérieurs. Simultanément à la rupture de l'atome-germe, le corps vital se dégage aussi pour rejoindre les véhicules supérieurs planant au- dessus du cadavre. Il reste là environ trois jours et demi. Puis, les véhicules supérieurs se dégagent du corps vital qui se désintègre habituellement en même temps que le corps dense.
Au moment de cette dernière séparation, la corde d'argent se brise par le milieu, et l'Ego est libéré du contact avec le monde matériel.
Pendant le sommeil, l'Ego se retire aussi du corps dense, mais le corps vital y demeure et la corde d'argent reste intacte.
Il peut arriver qu'au matin l'Ego ne réintègre pas son corps pour l'éveiller comme à l'ordinaire, et qu'il reste en dehors pendant une période qui varie d'un jour à un temps indéfini. Nous disons alors que le corps est en transe naturelle. Mais la corde d'argent n'est rompue à aucun des deux endroits mentionnés. Lorsque la rupture a eu lieu, aucune restauration n'est possible. Etant clairvoyants, le Christ et les apôtres voyaient qu'aucune rupture n'avait eu lieu dans les cas mentionnés. De là ces paroles, "Il n'est pas mort, mais il dort." Ils possédaient le pouvoir de forcer l'Ego à rentrer dans son corps et à y ramener les conditions normales. C'est ainsi qu'ils ont accompli ces prétendus miracles.
QUESTION 114 - Croyez-vous à la conversion?
RÉPONSE - Certainement, mais il y a conversion et conversion. Il y a la conversion qui a lieu au cours d'une réunion de réveil religieux, au son du tambour, de battements de mains, de chants religieux, et avec l'appel insistant du prédicateur, "venez avant qu'il ne soit trop tard." Toutes ces méthodes de conversion ont une forte influence hypnotique qui s'exerce sur la nature émotionnelle de bien des gens, de sorte que ces "pécheurs" ne peuvent plus rester sur leur siège, mais sont forcés, au sens le plus littéral du terme, d'obéir au commandement et de s'avancer vers le "banc des pénitents". Cette sorte de conversion est généralement de peu de valeur. Les prédicateurs du "Réveil" reconnaissent qu'il est extrêmement facile de convertir les gens de cette manière, mais la grande difficulté est de faire persister cette conversion, car lorsque la victime de l'influence hypnotique quitte la réunion, celle-ci se dissipe progressivement et, tôt ou tard, la personne retrouve son attitude habituelle. Ce qui n'empêche pas qu'à la prochaine "réunion", les auteurs de ces rechutes, nullement affligés de celles-ci, sont de nouveau attirés au banc des pénitents, tout comme une aiguille est attirée par un aimant. Ils se convertissent périodiquement et rechutent régulièrement, à la grande déception du prédicateur et pour le plus grand amusement de la communauté qui n'est pas consciente qu'il s'agit de simples cas d'hypnotisme bénin.
Il y a une autre conversion, cependant, qui est toujours accompagnée d'influences planétaires, et selon la force de ces dernières, la conversion, ou le changement de vie, est plus ou moins radical. Elle montre que l'âme a atteint un certain point dans son pèlerinage où elle se sent attirée vers la vie supérieure. La cause immédiate de la conversion peut être un sermon, une conférence, un livre, un verset de la Bible, ou quelque chose dans la nature, mais ce n'est que la cause physique de quelque chose qui était déjà un fait spirituellement. Dès ce moment, la personne commence à envisager la vie d'une manière différente, elle rompt avec ses anciens vices, suit une nouvelle ligne de pensées et d'efforts. Cette conversion peut changer entièrement son attitude à l'égard de la vie et de son milieu également. En fait, il arrive souvent qu'un voyage l'éloigne pendant quelque temps de son entourage, pour lui donner l'occasion de semer la nouvelle semence.
QUESTION 115 - La confession et l'absolution ont-elles une valeur quelconque?
RÉPONSE - Si l'on comprend la confession et l'absolution dans le sens où elles sont pratiquées dans l'Eglise Catholique, on peut dire que le prêtre n'a certainement aucun pouvoir de pardonner les péchés du pénitent, et que la confession ordonnée par l'Eglise n'est tout au plus qu'un étalage de pénitence rappelant la prière faite par le Pharisien qui est entré ostensiblement dans le temple pour être vu.
Si, au contraire, la confession est faite comme celle du Publicain, dans un esprit de vraie pénitence, elle a alors une certaine valeur; car de même qu'un petit enfant ayant commis une faute sent le remord dans sa conscience et se repent, de même nous pouvons nous sentir profondément contrits pour un péché d'omission ou de commission.
C'est un fait souvent constaté par de bons parents qu'un repentir non exprimé est insuffisant pour l'enfant. Il éprouve le besoin d'aller vers son père ou sa mère pour lui confesser son péché. Lorsqu'il a obtenu le pardon du père ou de la mère, sa conscience est en repos. Il en est de même des enfants de Dieu, Nous péchons et nous sommes attristés pour nos péchés; nous prenons la résolution de ne plus les commettre ou de ne plus faire le mal à nouveau; mais si nous pouvons nous confesser à quelqu'un en qui nous avons confiance, gagner sa sympathie et en obtenir l'assurance que notre faute ne sera pas retenue contre nous, nous sentons notre conscience plus légère. C'est là le principe sur lequel repose le commandement de la Bible, "Confessez vos péchés les uns aux autres.", (Psaumes 32:5; Proverbes 20:9; IJean 1:9). La personne à laquelle nous nous confessons doit, bien entendu, nous inspirer le plus profond respect et la plus grande affection. Elle sera, à ce moment, le représentant de Dieu ou de notre nature supérieure, et nous nous sentirons ainsi grandement soulagés en recevant sa sympathie. Mais nous sentirons aissi que le pacte fait avec nous-mêmes de ne plus commettre le péché en question a été fortifié par la présence d'un témoin. Si la confession est faite ainsi, et l'absolution obtenue de cette façon, l'une et l'autre ont sans nul doute un effet très salutaire.
QUESTION 116 - Le rituel latin employé dans les églises catholiques a-t-il une valeur quelconque? Ne vaudrait-il pas mieux le traduire pour que les gens puissent le comprendre? Les sermons et les prières spontanées dans les églises protestantes ne sont-ils pas préférables au rituel et aux messes stéréotypées des catholiques?
RÉPONSE - De nos jours, l'humanité toute entière a suffisamment évolué pour être, à certains égards, au-dessus de la loi. A titre d'exemple, la plupart des gens obéissent au commandement, "Tu ne déroberas point".
La loi agit comme un frein sur la nature-désir, mais lorsqu'on a en vue un avancement occulte ou plutôt spirituel, la spiritualisation du corps vital doit aussi être exécutée. Et celle-ci s'obtient au moyen de l'Art et de la Religion, sous l'effet d'impacts souvent répétés, car la note dominante du corps vital est la répétition, comme nous pouvons le voir en regardant les plantes qui n'ont qu'un corps dense et un corps vital: tige et feuille se suivent l'une l'autre en une succession vers le haut; la plante, en grandissant, les produit alternativement. C'est le corps vital qui a construit les vertèbres dorsales l'une après l'autre par constante répétition. Et la mémoire, par exemple, qui est l'une des facultés du corps vital, se fortifie et se développe grâce à des redites continuelles.
Quand les Protestants ont quitté l'Eglise Catholique, ils ont sans doute laissé beaucoup d'abus derrière eux, mais ils ont aussi laissé presque toutes les choses de valeur. Ils ont abandonné le rituel que chacun peut connaître et comprendre en dépit de la prononciation laborieuse du prédicateur. Connaissant le rituel, les fidèles peuvent orienter leurs pensées dans la même direction que celle du prêtre qui le lit, et c'est ainsi qu'un volume énorme de pensées spirituelles identiques sont rassemblées et projetées pour le bien comme pour le mal, sur toute l'assistance. De nos jours, les paroissiens dans une église Protestante écoutent la prière ou le sermon improvisé de leur pasteur qui, habituellement, ne pense pas tant au travail spirituel qui est le sien, qu'à la manière la plus euphonique de tourner ses phrases pour charmer les oreilles de ses ouailles, qui oublient ce qu'il a dit avant d'avoir quitté l'église. Ceux qui vont à l'église Catholique en comprenant le rituel, sont toujours capables de réunir leurs pensées en une assemblée spirituelle et de garder à la mémoire tout ce qui s'est passé. C'est ainsi qu'ils ajoutent chaque fois quelque chose à la spiritualisation de leur corps vital, alors que les fidèles de l'église Protestante n'ont été affectés que dans leur nature émotionnelle, et cet effet est bientôt dissipé. On nous recommande, dans la Bible, de prier sans cesse, et nombreux sont les railleurs qui disent que puisque Dieu est omniscient, Il connaît nos besoins sans qu'on Le prie et que, s'Il ne l'est pas, il est probable qu'Il n'est pas non plus tout- puissant, en sorte que nos prières ne sont pas exaucées, et qu'il est inutile de prier. Mais ce commandement a été faite en fonction de la connaissance de la nature du corps vital, qui a besoin de la répétition pour être spiritualisé.
Voici ce qu'il en est du rituel. A propos de l'emploi de la langue latine, il est écrit au premier chapitre de l'Evangile de Jean, "Au commencement était le Verbe (ou la parole) ... et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui". La parole est un son. Si nous mettons du sable ou des spores sur un plateau de cuivre ou une plaque de verre et que nous passons sur les bords un archet de violon, nous produisons un son qui a pour effet de disposer les spores ou le sable en des figures géométriques semblables à celles des cristaux qui composent toutes les choses. Chaque son produit une disposition spéciale. Alors, si un certain son produit un certain effet que nous désirons produire, nous ne pouvons changer le son sans changer l'effet. Si nous émettons un certain son pour prononcer "Deum", puis que nous traduisions Deum pour dire Dieu, le son est très différent, et comme le son produit certains effets sur nos corps invisibles, les effets produits par le rituel original latin ont été perdus pour les églises Protestantes qui l'ont traduit ou abandonné entièrement.
Souvent, les gens s'étonnent de constater combien l'Eglise Catholique a d'emprise sur ses membres, et l'on peut dire que si elle abandonnait le rituel latin, elle ne perdrait pas un de ses adhérents en dix ans. D'ailleurs, leurs rituels véritablement occultes n'ont jamais été transposés en aucune langue, et même chez les Rosicruciens, les rituels latins, bien que ce ne soit pas ceux utilisés dans l'Eglise Catholique, sont en usage durant les services.
QUESTION 117 - Quel est le mérite du martyre? Les martyrs deviennent-il vraiment des saints?
RÉPONSE - L'homme s'élève jusqu'à l'union avec Dieu grâce à quatre grands échelons. D'abord, il prie un Dieu ou Lui offre des sacrifices parce qu'il Le craint, et c'est pourquoi il cherche à se le rendre favorable, afin que son Dieu ne lui fasse pas de mal. En suite, il apprend à considérer ceDieu comme un puissant allié contre ses ennemis et comme le dispensateur de tous ses biens, à condition de Lui obéir et de Lui sacrifier une partie de ses possessions matérielles. Au troisième échelon, on lui apprend à se sacrifier lui-même en vivant une vie de droiture, et à attendre d'être récompensé dans une condition future appelée le ciel, où il vivra dans un bonheur éternel en compensation de ce qu'il aura pu endurer pendant sa vie terrestre. Les martyrs en étaient au point où ils avaient acquis cette croyance, et ils étaient tout pénétrés de la vérité et de la gloire des cieux. C'était donc une chose simple pour eux que de sacrifier leur vie afin d'atteindre d'un seul coup à la gloire future.
En réalité, si le martyre peut nous ouvrir le ciel en vue d'un bonheur éternel, c'est là une méthode bien facile d'obtenir cette récompense. Il faut certainement du courage pour mourir, mais après tout, il en faut infiniment plus pour vivre. Nous sommes très enclins à croire que lorsqu'un homme a donné sa vie, il a tout donné, et souvent l'on entend dire d'un homme qui s'est suicidé, qu'"il s'est acquitté". En fait, le suicide est généralement la marque de la plus grande lâcheté possible, et le martyr est souvent beaucoup moins à admirer que la vie de certaines personnes qui, jour après jour, s'efforcent de suivre les enseignements de la Bible en menant une noble vie. Nous admettons volontiers que les martyrs doivent être admirés pour leur attachement inébranlable à leur foi en face de la mort et de la torture. Ils auront très certainement de plus grandes occasions de croissance spirituelle dans leurs vies futures que dans celle dont ils ont été privés lorsqu'ils ont été brûlés sur le bûcher ou exterminés d'une autre façon. Et nous pouvons aussi dire qu'ils étaient des saints et de saintes gens en ce sens que leur foi avait à leurs yeux plus de valeur que la vie, mais nous maintenons que les édits d'une Eglise sont incapables de faire d'un pécheur un saint.
QUESTION 118 - Dans une de vos conférences, vous avez déclaré que c'était une erreur d'envoyer des missionnaires dans les pays étrangers; que les religions pratiquées par les peuples dits païens sont actuellement bonnes pour eux; que fort heureusement les missionnaires n'ont encore fait jusqu'à présent que peu de mal. Comment donc expliquez-vous le commandement du Christ à Ses disciple, "Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle", (Marc 16:15)?
RÉPONSE - Le sens de cette parole du Christ repose évidemment sur l'interprétation du mot "monde". Si, par ce mot, nous entendons toute la terre, elle donnerait à penser qu'il est bon d'envoyer des missionnaires dans les pays étrangers; mais la Bible nous apprend que les disciples auxquels ce commandement avait été donné revinrent après avoir accompli leur mission, indiquant ainsi que ce mot ne pouvait signifier toute la terre. En ce sens, "monde" doit être interprété par "la contrée" ou "le pays". Au temps du Christ, les gens ne connaissaient pas le monde entier. L'extrémité ouest de l'Espagne s'appelle encore de nos jours le cap Finisterre - la fin de la terre. Ce mot, au moment où le Christ a donné son commandement, ne pouvait donc s'appliquer au monde entier tel que nous le connaissons aujourd'hui. Notre affirmation n'est donc pas contraire aux enseignements de la Bible. C'est une erreur d'envoyer des missionnaires vers des gens que nous appelons "païens", car leur présent développement ne leur permet pas de comprendre une religion qui prêche l'amour de ses semblables, religion que, même nous, n'avons pas encore appris à pratiquer!
En outre, si les Anges de Justice, chargés de l'évolution humaine, sont capables de juger de nos besoins, et de placer chacun de nous dans le milieu où il trouvera les influences les plus favorables à son avancement, il faut croire qu'ils ont aussi donné à chaque nation la religion la plus salutaire à son épanouissement. En conséquence, lorsqu'un homme a été placé dans un pays où la religion Chrétienne est enseignée, c'est que cette religion renferme l'idéal qu'il doit s'efforcer d'atteindre, mais essayer de l'imposer à d'autres peuples qui ont été placés dans un entourage différent, c'est prétendre que notre propre jugement l'emporte sur celui de Dieu et de Ses Ministres, les Anges de Justice. Cependant, comme nous l'avons dit, les missionnaires ont fait peu de mal aux gens qu'ils sont allés convertir, mais ils auraient pu faire plus de bien autour d'eux sans partir. Nous n'avons pas besoin de quitter notre pays pour trouver des païens ayant besoin des enseignements de la Bible. A titre d' exemple, le professeur de Yale, Wilbur L. Cross, mentionne que dans un cours de quarante étudiants, pas un seul ne savait qui était Judas Iscariote; qu'il avait un étudiant Juif qui n'avait jamais entendu parle de Moïse. Si les missionnaires étaient mis en contact avec ces païens-là, peut-être pourraient-ils leur faire quelque bien.
Par contre, l'envoi de missionnaires orientaux chez les Occidentaux pour les convertire à l'Hindouisme et autres religions orientales similaires, fait plus de mal, car les adeptes de ces dernières enseignent des exercices respiratoires qui causent la folie ou la tuberculose, parce que nos corps occidentaux ne sont pas faits pour de telles pratiques. Il est plus sûr de s'en tenir à la religion de son propre pays, de l'étudier et de la pratiquer, laissant aux autres nations le privilège d'en faire de même avec la leur.
PARTIE 8 - QUESTIONS CONCERNANT LES PHENOMENES SPIRITES
QUESTION 119 - La médiumnité peut-elle porter atteinte à la santé?
RÉPONSE - Cela dépend. Lorsqu'une personne devient le médium d'un esprit désincarné qui, prenant possession de son corps comme c'est le cas pour les médiums à transe, s'en sert comme s'il était à lui, il n'y a pas grand mal, pourvu que l'esprit-contrôle n'abuse pas de son privilège. En fait, il est certains cas où l'esprit-contrôle a de meilleures idées sur les soins à donner à un corps que le possesseur de ce corps lui-même, et il peut en améliorer la santé. Mais les esprits de nature hautement morale se servent rarement de médiums; ce sont plutôt des esprits attachés à la terre, des esprits inférieurs, tels que ceux des Amérindiens, qui agissent ainsi; et lorsqu'ils ont pris possession du corps d'une personne, il s'en servent pour satisfaire leurs viles passions pour la boisson et le sexe. Ils causent ainsi des troubles dans l'organisme et une détérioration du corps.
Dans le cas du médium à matérialisaiton, on peut dire que l'influence est toujours pernicieuse. L'esprit qui cherche à se matérialiser endort le médium et soutire l'éther de son corps vital par la rate, car la différence entre un médium à matérialisation et une personne ordinaire est le fait que le lien entre le corps vital et le corps physique est estrêmement relâché, ce qui donne la possibilité de retirer presque entièrement ce corps vital. Or, le corps vital est le véhicule par lequel les courants solaires qui nous donnent la vitalité sont spécialisés. Privé de son principe vitalisant, le corps du médium, pendant la matérialisation, se réduit quelque fois à la moitié de sa taille; ses chairs deviennent flasques et l'étincelle de vie qui l'anime est presque éteinte. Quand la séance est terminée et que le corps vital est remis en place, le médium se réveille et reprend sa conscience normale. Mais il éprouve une sensation d'épuisement extrême et, malheureusement, il a souvent recours à la boisson pour ranimer sa force vitale. Dans ce cas, naturellement, sa santé est bientôt affectée, et il devient une épave. A tous les points de vue, la médiumnité doit être évitée, car en plus du danger immédiat qu'elle cause au corps physique, il en résulte d'autres conséquences plus graves encore pour les véhicules subtils du médium, particulièrement dans l'après- vie.
QUESTION 120 - Lorsque les médiums font ce qu'ils appellent des envolées d'âme, qu'est-ce qui quitte le corps physique? Celui-ci peut-il rester à l'état de veille pour se souvenir?
RÉPONSE - Un médium est un clairvoyant négatif ou involontaire, sous la domination d'un esprit du Monde du Désir. Il occupe la place de la victime d'un hypnotiseur du Monde Physique. Dans un cas d'hypnotisme, tant que la victime est éveillée, elle peut voir l'hypnotiseur, tandis que le médium ne voit l'esprit qui l'hypnotise que lorsqu'il a été chassé de son propre corps. Il est alors revêtu de son corps du désir, et par conséquent incapable, dans la plupart des cas, de se rappeler ses expériences.
Toutes les expériences du médium ont lieu alors que son corps physique est en état de transe. C'est l'Ego, revêtu de l'intellect et du corps du désir, qui quitte le corps physique, et la même séparation a lieu dans le sommeil ordinaire sans rêves, avec cette différence toutefois, que le corps physique n'est pas laissé inhabité, car l'esprit-contrôle entre habituellement dans le corps physique du médium, en prend possession et s'en sert selon son bon plaisir, bien souvent au détriment du médium. Car si un esprit-contrôle a été un ivrogne ou un libertin pendant sa vie terrestre, il se sert du corps de sa victime pour se livrer à sa passion pour la boisson et satisfaire ses bas instincts. Nous ne saurions trop répéter que le corps physique est notre instrument le plus précieux, et que c'est lui faire un tort immense que de l'abandonner à la merci d'un hypnotiseur ou d'un esprit-contrôle.
Les médiums courent un danger encore plus grave, car il peut arriver que l'esprit-contrôle ne soit pas un Ego humain, mais un élémental qui ne peut fonctionner normalement dans le Monde Physique. Lorsque, après sa mort, le médium entre dans le Monde du Désir, l'élémental a pris un tel pouvoir sur son corps du désir qu'il peut le priver de ce véhicule. Or, le corps du désir est le ressort de l'action, et lorsque l'Ego est privé de ce véhicule, il n'y a rien qui le pousse à renaître. L'élémental peut même conserver ce corps pendant des millions d'années, et tandis que le reste de l'humanité évolue, le malheureux Ego, dépouillé de son corps du désir, reste inerte, et sera probablement bien en arrière de ses semblables avant qu'il ne soit affranchi de son esclavage. C'est pourquoi la médiumnité est, pour l'âme, le danger le plus grave que l'auteur connaisse et puisse concevoir, si ce n'est la pratique de la magie noire.
QUESTION 121 - J'ai fait bien des envolées d'âme et, dans l'une d'elles, mon guide m'a mené, en passant par les portes d'une ville de cristal, dans un temple rempli d'êtres éthériques qui disaient, "C'est isi la cité sainte de Dieu." Voulez-vous me dire où cette cité est située, pourquoi il y a des portes et des murs autour de la ville et pourquoi tout y semble de cristal?
RÉPONSE - Une des particularités de la subtance-désir, matière du Monde du Désir, est d'être excessivement plastique et facilement modelée par la pensée. En un clin d'oeil, elle prend les formes les plus diverses selon la pensée qui l'anime, et lorsque les pensées d'un grand nombre de personnes suivent la même direction, ces pensées se groupent et forment un ensemble grandiose.
Ainsi, dans les régions inférieures du Monde du Désir, les pensées des gens qui croient à un Enfer embrasé, semblable à une fournaise ardente, font de la substance de ce lieu l'endroit de torture qu'ils imaginent. On peut y voir des démons cornus, aux pieds fourchus, à la queue terminée en lance, piquant les malheureux pécheurs avec leurs fourches. Il arrive souvent que les personnes ayant eu toute leur vie cette conception de l'enfer éprouvent, au moment de la mort, une grande frayeur à contempler cette vision qu'elles ont contribué à créer.
Il y a aussi, dans les régions supérieures du Monde du Désir, une cité telle que celle que vous décrivez, une Nouvelle Jérusalem, avec ses portes de perles, sa mer de verre et son grand trône blanc sur lequel est assis une forme-pensée de Dieu sous l'apparence d'un vieillard. Il est probable que vous avez visité ces lieux et vu ces formes qui subsisteront dans le Monde du Désir tant que les gens se représenteront ainsi la Nouvelle Jérusalem, car ces formes n'ont de vie que celle que leur donnent les pensées entretenues par l'humanité. Lorsqu'à l'avenir celle-ci se sera élevée au-dessus de cette croyance, la cité créée par ses pensées cessera d'exister. L'apparence cristalline de cette cité est due à l'état brillant de la substance-désir dont elle est faite. C'est la raison pour laquelle les anciens alchimistes appelaient le Monde du Désir, monde "astral" ou "étoilé".
QUESTION 122 - Les corps du désir quittés par les Egos qui avancent ne servent-ils pas à des élémentals pour tromper les amis et les parents des personnes décédées? Comment peut-on les détecter et les reconnaître?
RÉPONSE - A la mort, lorsque l'esprit, après être resté un temps plus ou moins long au Purgatoire, entre au Premier Ciel, il est encore revêtu du corps du désir dont il s'est servi pendant sa vie terrestre; ce n'est qu'en pénétrant au Deuxième Ciel qu'il le laisse derrière lui, comme il l'avait fait de son corps dense, d'abord, de son corps vital ensuite. Aussitôt que l'esprit a quitté le corps dense, ce dernier commence à se désagréger, mais il n'en est pas de même du corps du désir; ce corps est fait d'une substance vivifiée tellement plus fortement par l'Esprit Universel, qu'il conserve la capacité de se mouvoir, longtemps après que l'esprit l'a quitté. La coque du corps du désir subit une attraction magnétique vers ceux avec lesquels elle a été associée pendant la vie terrestre, et le souvenir de cette vie passée lui permet très souvent de se faire passer pour la personne défunte. Tel est particulièrement le cas lorsque c'est un élémental qui se sert de cette coque.
Ce sont ces coques vides, animées par les élémentals, qui expliquent la plupart des phénomènes obtenus dans les séances spirites. Les tours joués par ces élémentals qui jettent de l'eau dans le cou des assistants, renversent les tables, les chaises ou autres objets à leur portée, sont des exemples de l'usage qui peut être fait de ces coques vides.
Quant à la manière de les détecter ou de les reconnaître, nous savons évidemment que nos parents, nos amis défunts étaient doués de bon sens pendant leur vie terrestre, alors que ces coques vides ne peuvent nous fournir que des banalités n'ayant aucun sens. C'est pourquoi nous pouvons les juger d'après leurs paroles et leurs actes, comme nous le faisons pour les personnes ici- bas.
QUESTION 123 - Les élémentals peuvent-ils affecter la forme d'un animal, d'un reptile, et que peut-on faire pour qu'ils arrêtent de le faire?
RÉPONSE - Dans notre monde matériel, toutes les formes sont stables et ne se modifient pas aisément. A cet égard, le Monde du Désir est tout à fait différent. Les métamorphoses narrées dans les contes de fées, telles les souris de Cendrillon transformées en laquais, ou la citrouille changée en carrosse, sont des faits réels dans le Monde du Désir, car les formes changent avec la rapidité de l'éclair selon la volonté de la vie qui les anime, ce qui désoriente le néophyte entrant dans ce monde. Il est donc nécessaire que le clairvoyant soit instruit afin d'échapper à l'illusion de la forme qui change continuellement et qui prend n'importe quelle configuration n'importe quand. Lorsque nous sommes capables de voir la vie qui anime toute chose, la forme dont elle se vêt n'a dès lors plus d'importance et ne nous abuse plus. Comme tout ce qui appartient au Monde du Désir, les élémentals ont cette faculté de changer de tournure, et c'est à ce fait que sont dus tant de récits ou de visions étranges que le clairvoyant non entraîné accepte comme réels. Rien ne peut empêcher les élémentals de changer de forme, mais nous avons le pouvoir de les chasser, comme nous chassons un chat qui donne une sérénade sous nos fenêtres.
QUESTION 124 - Comment peut-on éviter d'être obsédé?
RÉPONSE - L'obsession est un état dans lequel un esprit désincarné a pris possession de manière permanente du corps d'une personne après en avoir dépossédé le propriétaire. Mais parfois des gens qui ont contracté des habitudes d'ivrognerie ou d'autres vices cherchent à s'en défendre en disant qu'ils sont obsédés. On peut être à peu près sûr que cette explication n'est qu'une excuse, car un voleur qui a dérobé quelque chose, ici-bas, ne va pas raconter à tout le monde ce qu'il a fait; et une entité qui a pris possession d'un corps ne s'en vante pas. Elle ne se soucie guère de ce que l'on peut dire de l'homme dont elle a dérobé le corps, aussi n'y a-t-il aucune raison pour qu'elle en parle et court ainsi le risque d'être exorcisée.
Il y a un moyen infaillible de savoir si une personne est vraiment obsédée, et c'est par le diagnostic de l'oeil, "Les yeux sont le miroir de l'âme" et seul le véritable possesseur du corps est capable d'en contracter et en dilater la pupille. En examinant dans une pièce sombre l'oeil d'une personne que l'on croit obsédée, ou qui prétend l'être, il y a obsession si la pupille ne se dilate pas. En ce cas, la pupille de la personne examinée ne se contracte pas non plus sous l'influence des rayons du Soleil, ou si nous lui faisons lire de petits caractères, qu'elle ne se dilate si nous l'obligeons à regarder un objet lointain. En un mot, la pupille, s'il y a obsession, n'est impressionnée ni par la lumière, ni par la distance. Il y a cependant une certaine affection, appelée ataxie locomotrice, qui empêche la pupille de répondre à la distance, mais elle est, toutefois, impressionnée par la lumière.
Nulle personne qui garde une attitude d'esprit positive ne peut être obsédée; car tant que nous affirmons notre personnalité, cela est suffisant pour tenir éloignés tous les intrus. Mais dans les séances spirites où les assistants sont passifs, il y a toujours un grand danger d'obsession. Toute personne portée à être négative devrait éviter d'y assister, éviter de fixer une boule de cristal et s'interdire les autres méthodes d'évoquer les esprits. C'est une très mauvaise habitude, car ceux qui ont passé dans l'au-delà ont terminé leur tâche ici-bas, et ne doivent pas y être rappelés.
QUESTION 125 - Qu'est-ce que la psychométrie?
RÉPONSE - La science nous enseigne que toute particule de matière du Monde Physique est interpénétrée d'éther, en sorte que les atomes chimiques de toute substance, si dense soit-elle, ne se touchent pas, mais que chacun vibre dans un champ de cet éther qui se répand partout. Les vibrations de cet éther, émises par chaque objet, portent à nos yeux l'image de toutes les choses qui nous entourent. Cette image n'est pas perdue. Les images de toutes les choses que nous avons consciemment observées existent dans l'éther de notre corps vital, et le souvenir que nous en avons dépend de notre pouvoir de les rappeler.
L'éther qui pénètre chaque objet garde aussi l'image de milieu où il se trouve. Sur les murs des pièces de notre demeure sont inscrits tous les incidents, toutes les scènes qui s'y sont déroulées, et quand bien même nous en changerions les lattes et le plâtre, il pourrait être impossible de se débarrasser de toutes les images qui s'y sont gravées. Si nous portons à une personne douée de la vue éthérique un morceau de plâtre d'une chambre, il est possible à celle-ci de voir l'éther de ce morceau de plâtre et de parler des scènes qui se sont déroulées à cet endroit. Un morceau de pierre provenant des Pyramides d'Egypte les ferait voir à cette personne tout aussi bien que si on lui en présentait des photographies, car c'est l'éther de l'objet même qui impressionne le film d'un appareil photographique; et la seule différence entre cette impression et celle que reçoit notre oeil est que la photographie rend possible la fixation de l'image sur le film, et que nous pouvons regarder la photographie quand bon nous semble, tandis que nous ne sommes pas encore capables, dans les circonstances présentes, de visualiser clairement les scènes de notre passé. Mais le psychomètre, capable de lire l'éther, a une merveilleuse galerie de tableaux à sa disposition.
QUESTION 126 - Est-il vrai que, parfois, au cours de séances spirites, des personnes sont transportées d'un endroit à l'autre par des mains invisibles, que des fleurs sont apportées dans la pièce alors que les fenêtres et les portes sont closes, et s'il en est ainsi, comment cela se produit-il?
RÉPONSE - Oui, il est parfaitement vrai que de tels phénomènes ont lieu parfois, dans des conditions où toute fraude est impossible. Quant au déplacement des objets, il peut se faire de diverses manières par les esprits qui dirigent ces séances. Des mains peuvent être matérialisées, visibles ou invisibles, et soulever les objets ou les personnes, ou les transporter d'un endroit à l'autre; ou bien les objets en question peuvent être soustraits à la loi de la pesanteur. Quant au passage de fleurs à travers un mur, une fenêtre fermée, ou un autre objet matériel, nous devrions nous rappeler que les objets ne sont pas aussi compacts qu'on le croit généralement. La science reconnaît qu'il n'y a pas deux atomes d'aucune matière qui se touchent, mais que chaque atome oscille et vibre à un taux variable de vitesse, dans l'océan d'éther qui pénètre toute matière. On sait aussi que toutes les substances peuvent être réduites à l'état gazeux. Le fer, la pierre, l'eau ou n'importe quelle autre substance peut être ainsi réduite. Si nous concevons nettement cela, il n'y a qu'un pas à faire pour concevoir l'idée d'une fleur qui se résoudrait en un état gazeux, passerait ainsi entre les atomes d'un mur, pour reprendre sa forme première. Et c'est, en effet, ce qui a lieu.
L'auteur de la question dira peut-être, "d'accord, mais si vous prenez une pièce d'argent, que vous la fondiez dans un creuset, ou que vous la changiez en gaz, ce n'est pas la forme d'une pièce d'argent qu'elle reprendra lorsqu'elle retournera à l'état métallique, car ce sera une simple masse de métal fondu". Cela est vrai lorsque l'opération est faite par un homme ordinaire, incapable de séparer la matière dense de sa contrepartie éthérique pendant la fusion, mais les entités spirituelles qui accomplissent ces exploits savent comment séparer la partie éthérique de la fleur de la partie dense. Et c'est la partie éthérique qui retient la configuration, et forme la matrice ou le moule qui donne forme à la matière dont la fleur est composée, lorsque cette matière est libérée dans la chambre après avoir passé à travers le mur.
QUESTION 127 - Voulez-vous bien expliquer l'usage de la planchette à écrire et dire s'il est à conseiller d'essayer de produire le phénomène entre amateurs?
RÉPONSE - Il s'agit d'une planchette montée sur des roulements à billes et munie d'une appendice permettant d'y fixer un crayon, en sorte que lorsque la main du médium, placée sur la planchette, est mue par les esprits, le crayon écrit leurs messages sur une feuille de papier. Comme tous les autres phénomènes spirites, celui de la planchette à écrire est produit par des esprits désincarnés, par l'intermédiaire d'un médium négatif.
Lorsqu'une entité a quitté cette vie terrestre pour entrer dans l'au-delà invisible, une évolution d'une nature différente de la nôtre l'attend au Purgatoire et dans les différents Ciels. C'est donc pour elle une rétrogradation que d'essayer de communiquer avec nous, dans des circonstances ordinaires. Ainsi, tout phénomène spirite qui ramène l'esprit désincarné en contact avec le Monde Physique est déconseillé comme ayant un effet néfaste sur les esprits ainsi rappelés. D'autre part, les entités communiquant avec nous dans une réunion spirite sont dangereuses pour les assistants passifs qui leur abandonnent, jusqu'à un certain point, leur pouvoir de volonté et leur corps.
Bien entendu, dans cette pratique de la planchette à écrire, le corps n'entre par forcément tout entier en transe, bien que cela arrive quelquefois, mais le bras, tout au moins, est abandonné au contrôle de l'esprit désincarné que le médium ne voit pas et qui est peut-être, mais qui peut aussi ne pas être, ce qu'il prétend. Si un vagabond se présentait à notre porte pour nous persuader de lui abandonner notre maison et de lui permettre d'en prendre possession pendant un moment, nous la lui refuserions avec indignation; mais lorsqu'un vagabond du Monde du Désir nous demande de prendre possession de cette maison bien plus précieuse qu'est notre corps, beaucoup y consentent aussitôt, flattés dans leur conviction qu'un "cher Ange" est venu les visiter. Mais les "chers Anges" ne sont pas plus nombreux dans le Monde du Désir que les philanthropes ici-bas.
On ne saurait trop répéter que la mort n'a pas de pouvoir transformateur; l'ignorant ne devient pas tout à coup un sage parce qu'il a passé de ce monde dans l'autre. De même qu'il est nécessaire d'étudier dans le Monde Physique pour acquérir des connaissances, ainsi les esprits désincarnés doivent s'appliquer, s'ils désirent étudier les conditions du monde dans lequel ils sont entrés, et jusqu'à ce qu'ils aient acquis la somme d'expérience nécessaire, ils ne sont pas plus capables de nous servir de guides là-haut qu'ils ne l'étaient ici-bas. Le plus sûr parti est de se garder de tout phénomène négatif, de concentrer nos énergies à "vivre la vie" et de pratiquer les exercices qui développent en nous la faculté d'entrer à volonté dans ce monde, soit en y voyageant dans nos véhicules subtils, soit en l'observant par la clairvoyance, en restant dans notre corps dense. C'est cela progresser; lorsque nous aurons cette capacité, nous pourrons voir les entités désincarnées face à face, et juger par nous-même s'il est sage ou non d'écouter leurs conseils. Jusque-là, le désavantage est de notre côté, et nous devons nous tenir sur nos gardes.
QUESTION 128 - Un vampire est-il la même chose qu'un loup-garou?
RÉPONSE - Non, un vampire est une personne qui absorbe la vitalité d'une autre, tandis que ce qu'on appelait loup-garou, au Moyen Age, était le corps vital d'un magicien noir d'ordre inférieur. Il donnait une forme effrayante à son corps vital qu'il garnissait en partie de matière dense afin de faire du mal à ceux qu'il voulait atteindre. Dans les vieilles légendes, on rappelle qu'il ne servait à rien de frapper des loups-garous, ces coups ne pouvant leur faire de mal, mais si l'on réussissait à ler percer avec un couteau ou quelqu'autre instrument tranchant, ils se mettaient à dégorger le sang de leurs victimes, et se sauvaient précipitamment vers leur demeure en hurlant. Là, on pouvait trouver le magicien qui avait pris la forme d'un loup-garou souffrant d'une blessure à l'endroit même où l'animal avait été frappé. Ceci se produit par une circonstance curieuse que les occultistes appellent répercussion, et le même phénomène peut être observé au cours des séances spirites où des esprits se matérialisent. L'éther dans lequel ces esprits se matérialisent a été soutiré du corps du médium, et si un morceau du vêtement de cet esprit est coupé, un même morceau manquera à celui du médium à la fin de la séance. Des chercheurs sceptiques, ignorant la loi de répercussion, se sont servis de ce fait pour accuser les médiums de fraude, alors qu'ils étaient parfaitement honnêtes, bien qu'incapables d'expliquer l'évidence semblant les accuser.
QUESTION 129 - Quelle est la différence entre un médium à transe, un médium à matérialisation, un clairvoyant exercé et une personne ordinaire?
RÉPONSE - Généralement parlant, l'humanité se divise en deux groupes; ceux chez lesquels le lien entre le corps vital et le corps dense est très resserré, et ceux chez lesquels il est plus relâché. Le premier groupe comprend les personnes ordinaires, dont les occupations sont toutes matérielles et qui sont hors de tout contact avec les Mondes Spirituels. Le second groupe, comprenant des personnes que l'on qualifie de sensitives, se subdivise en deux classes dont l'une est dirigée par une volonté intérieure. Elle est positive. Cette classe comprend le clairvoyant exercé et l'Aide Invisible. L'autre classe est négative et soumise à la volonté des autres. C'est dans cette classe que se recrutent les médiums.
Lorsque le lien entre le corps vital et le corps dense de l'homme est quelque peu relâché, il est sensible aux vibrations spirituelles. S'il est de nature positive, il développera par sa propre volonté ses facultés spirituelles, vivra une vie spirituelle et, avec le temps, recevra l'enseignement nécessaire pour devenir un clairvoyant exercé maître de sa faculté en tout temps, et libre d'exercer ou non celle-ci, selon selon désir.
Si une personne de nature négative possède ce même relâchement entre les corps vital et dense, elle court le risque de devenir, comme médium, la proie d'esprits désincarnés.
Là où le lien entre le corps vital et le corps dense est relâché au point que le premier puisse se retirer du second, le sujet, s'il est de nature positive, peut devenir un Aide Invisible, capable de séparer à volonté les deux éthers supérieurs des deux éthers inférieurs et de les employer comme véhicule de perception sensorielle et de mémoire. Il peut fonctionner consciemment dans le Monde Spirituel et en rapporter le souvenir de tout ce qu'il y a fait, de sorte que, lorsqu'il quitte son corps dense la nuit, il prend part consciemment aux activités du Monde Invisible, comme nous faisons notre devoir ici-bas, le matin, à notre réveil.
Lorsqu'une personne de nature négative possède ce relâchement entre le corps vital et le corps dense, les esprits retenus à la terre, et qui cherchent à s'y manifester, peuvent soutirer son corps vital par la rate, se servir temporairement de l'éther dont ce corps est composé pour se matérialiser, et rendre cet éther au médium lorsque la séance spirite est terminée.
QUESTION 130 - Si la médiumnité est si dangereuse, pourquoi les médiums ne cessent-ils pas de permettre qu'on se serve d'eux?
RÉPONSE - En premier lieu, naturellement, la grande majorité des médiums ne se rendent pas compte qu'il y a un danger. Ils sont en particulier inconscients du danger énorme qui les menace après la mort. Leur corps du désir peut alors être accaparé par l'esprit-contrôle qui s'est servi d'eux de leur vivant. S'ils essayaient, alors qu'ils sont encore dans leur corps physique ici-bas, de mettre fin à l'influence de l'esprit-contrôle, ils découvriraient que cette entité exerce un contrôle extrêmement fort sur eux, qu'il leur est difficile de faire cesser, et ils comprendraient que, lorsque la mort les amènera dans le monde de ces esprits-contrôles, le danger sera bien entendu plus grand encore.
L'auteur a connu des cas où des médiums ont voulu se dérober à l'esprit- contrôle et se défaire de ses liens, mais ils n'ont pu rompre la forte emprise de l'entité. Ils étaient impuissants. Certains médiums se sont adressés à l'auteur pour lui demander de l'aide, disant qu'ils étaient presque irrésistiblement contraints par leurs esprits-contrôles à se suicider, à commettre un crime, qu'ils avaient prié, supplié, mais en vain, ces esprits- contrôles de les laisser en paix. Il y a d'autres cas où des esprits- contrôles ont arraché impitoyablement leurs victimes de leur lit, au milieu de la nuit, contre leur volonté, pour les harceler. Bien rares sont les cas où ils ont montré quelque pitié. Parmi les nombreux cas où la santé des médiums a été affectée par de tels traitements, l'auteur n'en connaît qu'un où la maladie du médium a amené les esprits-contrôles à écouter ses supplications, à cesser de l'importuner pendant quelques mois pour lui permettre de se rétablir.
Ainsi, on peut voir qu'une fois entré dans la médiumnité, ce n'est généralement plus pour le médium une question de choix; il a perdu le pouvoir d'interdire l'entrée de son corps aux esprits-contrôles. Tant qu'ils obéissent docilement à leurs oppresseurs, les médiums ne sentent peut-être pas le mors qui leur est appliqué; mais que l'un d'eux tente de se dérober, et il ne tardera pas à se rendre compte que l'esprit-contrôle possède à la fois le mors et les éperons, dont il fait usage impitoyablement.
PARTIE 9 - QUESTIONS CONCERNANT LA CLAIRVOYANCE
QUESTION 131 - Quelle est la différence entre un Clairvoyant, un Initié et un Adepte?
RÉPONSE - Ce qu'un homme voit dépend de la sensibilité de son oeil. Certaines personnes peuvent distinguer à une certaine distance des objets invisibles pour d'autres. Les artistess perçoivent des nuances que les personnes ordinaires ne peuvent discerner; d'autres sont daltoniennes, alors que les aveugles sont incapables de rien voir.
Ceux qui peuvent voir le plus loin ou qui distinguent les nuances les plus délicates sont plus clairvoyants que les autres; autrement dit, leur vue est plus développée.
La majorité d'entre nous sommes capables de voir la plupart des choses qui nous entourent, mais nous ne connaissons pas ces choses du seul fait de les voir. Nous avons dû nous initier à l'usage du téléphone, de la bicyclette, de l'automobile, du piano, etc.
Mais, bien que nous sachions nous servir de ces instruments, dans des circonstances ordinaires, nous ne sommes pas assez familiarisés avec leur mécanisme pour être capables de les construire ou de les réparer en cas de besoin. Avant d'être qualifiés pour ce travail, il faudrait suivre un cours d'instruction spécial, et en nous y appliquant de tout notre coeur, nous pouvons devenir des adeptes dans cette branche particulière.
Si nous rapprochons cet exemple de la question qui nous occupe, nous comprendrons qu'un Clairvoyant est un homme dont le sens de la vue s'est étendu à un tel point qu'il perçoit un autre monde, invisible à la plupart d'entre nous, et qu'il est capable de voir tout ce qui s'y trouve.
Cependant il n'a pas l'"entière connaissance" de tout ce qu'il aperçoit, du simple fait qu'il est capable de l'apercevoir, pas plus que nous ne connaissons tout ce que nous voyons dans ce monde-ci. Il doit s'appliquer à acquérir cette connaissance. Ainsi, par degrés, il deviendra un Initié, comprenant les choses qu'il voit ,et il sera capable d'en manipuler quelques- unes dans des circonstances ordinaires, de la même façon que nous sommes capables de jouer du piano ou de faire de la bicyclette, lorsque nous avons appris à le faire.
Pour exercer son pouvoir sur les objets et sur les forces du monde invisible en qualité d'Adepte, l'Initié aura besoin d'une formation plus complète.
Ainsi, le Clairvoyant voit le monde invisible; l'Initié voit le monde invisible et il comprend ce qu'il voit; l'Adepte voit le monde invisible, comprend ce qu'il voit et a pouvoir sur les choses et les forces qui s'y trouvent.
QUESTION 132 - Pourquoi les clairvoyants exercés n'offrent-ils pas de se prêter à quelques expériences simples mais concluantes? Réalisées par des hommes de science, ces expériences convaincraient tout le monde de la réalité de certaines facultés dépassant les organes des sens.
RÉPONSE - En premier lieu, les clairvoyants exercés ne poursuivent aucun but d'intérêt personnel; ils ne se soucient nullement de ce que les gens croient ou ne croient pas. Alors que, pour nous, cela aurait une très grande importance que nous puissions croire, pour le clairvoyant lui-même cela ne fait absolument aucune différence. Jamais le clairvoyant ne recherche l'argent ou toute autre considération de la part de gens convaincus; il ne désire aucun pouvoir temporel, ne fait jamais étalage de ses facultés et ne s'en vante pas. S'ils en parle, ce n'est qu'avec une extrême modestie. S'il accomplit des actes méritoires, en venant en aide à ses semblables, par exemple, il ne tient pas à ce que ces actes soient connus. Et sa main gauche ignore habituellement le bien que fait sa main droite.
Un aveugle ne voit ni la lumière ni les couleurs, bien que celles-ci soient partout présentent autour de lui, et s'il nous demandait de nous soumettre à des épreuves qui lui prouveraient sans doute aucun que nous percevons bien la lumière et les couleurs, nous serions fort embarrassés pour trouver quelles expériences pourraient le convaincre de ces réalités. Il en est de même du clairvoyant exercé qui se demande quelles expériences seraient susceptibles de convaincre tout le monde. On n'a pas encore présenté d'expériences, à ce jour, qui se soient montrées assez concluantes pour ne pas susciter le besoin d'autres explications. Et le malheureux clairvoyant qui se prêterait à de telles exigences devrait les poursuivre sans fin, et des générations de sceptiques continueraient de le traiter d'imposteur. On lui demanderait de se soumettre aux demandes des hommes de science, de chacun en particulier, alors qu'ils ne se fient pas eux-mêmes à leurs propres yeux. Si leur raison leur dit qu'une chose est impossible, ils refusent d'y croire, même lorsqu'on leur démontre le contraire. Les scientifiques sont obligés de se contenter d'expériences faites d'après les lois de la nature, lorsqu'ils se livrent à leurs propres recherches, en chimie par exemple, mais ils s'arrogent le droit de prescrire certaines conditions au clairvoyant quand il s'agit de questions supraphysiques au sujet desquelles ils s'avouent tout à fait ignorants. C'est ainsi que lorsque des médiums requièrent une chambre obscure pour réaliser leurs expériences, les hommes de science de dire, "cela ne prouve-t-il pas que ces médiums ne sont que des imposteurs? Ils veulent une chambre obscure pour qu'on ne puisse voir comment se jouent leurs tours!" Les médiums ne savent habituellement pas pourquoi la chambre doit être obscure, et n'en peuvent donner l'explication, mais une loi est à la base de leur demande.
La voici: les rayons de la lumière mettent l'éther en vibration violente, et il est difficile, dans ces conditions, aux entités cherchant à se manifester, de travailler l'éther, de le mouler en un corps, un organe vocal, une main ou toute autre manifestation matérielle. Plus la chambre est sombre, moins l'éther vibre, et plus il est facile à ces entités de s'en servir pour réaliser les phénomènes spirites.
Ily a de nombreuses autres lois à la base des phénomènes supraphysiques dont la science n'a aucune idée, et cette ignorance même disqualifie de prime abord les hommes de science pour prescrire leurs conditions. Cependant, le chemin de la connaissance directe leur reste ouvert. Ils nous disent, "procurez-vous un certain nombre de lentilles, de certaines formes, placez-les dans un tube, d'une certaine manière, dirigez le tout vers le ciel, dans une certaine direction, et vous verrez huit lunes accomplissant leur révolution autour de Saturne". Si nous nous conformons à leurs directives, nous verrons que ce qu'ils nous ont annoncé est bien là, en effet. Mais si nous refusons de nous procurer l'instrument nécessaire, nous ne pouvons pas voir les lunes de Saturne. Nous leur disons donc, "vivez la vie sainte, comme il convient, faites les exercices qui vous permettent de développer en vous la faculté dont nous parlons. Vous verrez alors que ce que nous vous avons dit est la vérité, et vous serez obligés de reconnaître vous-mêmes ce que nous avançons". S'ils refusent de se soumettre à nos directives, ils resteront incrédules au sujet des plans supraphysiques autant que l'homme qui, faute de se procurer un télescope mettrait en doute l'existence des lunes de Saturne, toutes choses dont le clairvoyant entraîné se préoccupe.
QUESTION 133 - Si la clairvoyance est un moyen d'investigation si précis, une faculté si hautement spirituelle, pourquoi est-elle généralement le partage de gens peu instruits, sortant de milieux vulgaires, ayant apparemment peu de spiritualité et qui disent souvent des mensonges?
RÉPONSE - Dans un passé lointain, bien lointain, il y eut un temps où le corps humain était un organisme bien moins compliqué qu'il ne l'est aujourd'hui, avant que le système nerveux cérébro-spinal n'ait été développé pour donner à l'homme la maîtrise de son corps. En ce temps-là, le système nerveux sympathique ou involontaire se chargeait des fonctions purement animales, à peu près comme il le fait aujourd'hui. L'homme était alors un être bien plus spirituel qu'il ne l'est maintenant, et ses moyens de perception des Mondes Spirituels étaient des organes qui ne sont aujourd'hui temporairement pas en usage. Nous avons dans notre corps nombre d'organes à divers degrés d'évolution, dont certains s'atrophient, parce qu'ils ont cessé d'être utiles. Par exemple, les muscles qui font mouvoir les oreilles de certains animaux sont encore présents chez l'homme, mais ils ne sont plus nécessaires, et la plupart d'entre nous en ont perdu l'usage. D'autres organes sont en train de se développer: le coeur, par exemple, muscle involontaire, qui est en train d'être investis de stries transversales comme les muscles volontaires et qui, dans l'avenir, se développera comme tel, et pourra battre au rythme désiré.
D'autres organes sont simplement en repos. Parmi ceux-ci il y a le corps pituitaire et la glande pinéale. S'ils ne devaient pas servir dans l'avenir, ils s'atrophieraient, comme tous les organes qui ont cessé d'être utiles. Dans un lointain passé, ces deux organes étaient reliés au système nerveux sympathique et douaient l'homme de clairvoyance involontaire. Et grâce à leur connexion avec le système cérébro-spinal, ils rendront à l'avenir l'humanité capable d'entrer en contact à volonté avec les Mondes Spirituels.
Il est plus facile de faire rouler une pierre du haut d'une colline que de l'y faire remonter; il est plus facile de rétrograder que de progresser, c'est pourquoi, en cherchant à se développer d'une façon négative, on renouvelle aisément l'activité négative du corps pituitaire et de la glande pinéale, et l'on devient un clairvoyant négatif. Mais comme aucune des facultés exercées au moyen du système nerveux involontaire ne relève du pouvoir de la volonté, cette faculté est, naturellement, intermittente chez les médiums. Par moment, lorsque le "courant" passe, ils peuvent de manière limitée entrer en contact avec les Mondes Spirituels. Il arrive cependant que faute de "courant", ils soient incapables de rien voir. Ils simulent alors, afin d'assurer leur gagne- pain.
Celui qui développe consciemment ses facultés spirituelles maîtrise la vibration des deux petits organes précités par le pouvoir de la volonté et n'a pas de jour "creux". Le pouvoir de voir dans les Mondes Spirituels lui est acquis en tout temps. Ainsi, dans ses mains, la clairvoyance est un moyen d'investigation précis, mais il faut comprendre pourtant qu'il est tout aussi nécessaire de faire des investigations dans ces mondes avant de les connaître, qu'il n'est nécessaire d'en effectuer ici-bas. De nombreuses personnes sont sottement sceptiques concernant l'existence des mondes et des sens supraphysiques, mais celles qui pensent que lorsqu'un homme "voit" dans les Mondes Invisibles", il sait immédiatement tout de ces mondes, sont sottes également. Un aveugle qui a acquis la faculté de la vue grâce à une opération doit apprendre à observer le Monde Physique, et on le verra souvent fermer les yeux au début, car n'ayant pas encore appris à mesurer les distances, il lui est plus facile de se conduire par le toucher que par la vue. Le petit enfant qui cherche à attrapper la Lune ou à atteindre un objet de l'autre côté de la pièce en est aussi un exemple. "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut"; avant qu'une personne ne se soit exercée, le simple fait qu'elle soit clairvoyante n'est pas pour elle d'une grande utilité, et l'idée que parce qu'elle voit, elle connaît nécessairement toutes choses, est illogique. Nous qui avons habité ce monde toute notre vie, n'en avons qu'une connaissance bien restreinte. En outre, les formes du Monde Physique sont stables et ne se modifient pas facilement, alors que la question de vision et des connaissances est compliquée, dans les Mondes Intérieurs, par la plasticité des formes qui changent souvent en un clin d'oeil, en réponse aux pensées des entités qui y fonctionnent.
Développer la clairvoyance volontaire est une tâche ardue; c'est pourquoi peu de gens possèdent cette faculté, tandis que la clairvoyance négative est, malheureusement, développée par de nombreuses personnes qui n'ont pas d'idéals élevés pour les empêcher de prostituer leur faculté pour de l'argent.
QUESTION 134 - Qu'entend-on par initiation? Pourquoi les Initiés sont-ils tous des hommes?
RÉPONSE - L'initiation est, en général, considérée comme une admission dans un ordre secret, moyennant des honoraires d'initiation; mais l'initiation occulte est très différente.
Lorsqu'une personne s'est efforcée de vivre la vie supérieure pendant un certain temps, a purifié ses véhicules par ses efforts mentaux, moraux et physiques, elle émet une lumière dans le monde invisible, et accumule un pouvoir intérieur. Il arrive un moment où ce pouvoir doit trouver une issue. Alors, dans sa vie apparaît un instructeur qui lui montre le pouvoir qu'elle a cultivé, souvent inconsciemment, et lui en indique l'usage. Cette démonstration s'appelle initiation. Elle peut avoir lieu ou non dans un temple; elle peut être accompagnée ou non d'une cérémonie. Mais qu'il soit bien compris qu'aucune cérémonie ne peut donner à l'aspirant les pouvoirs dont l'initiation lui enseigne l'usage, pas plus que la détente de la gâchette d'un pistolet non chargé ne peut produire une explosion. La cérémonie n'a d'autre valeur que d'être le couronnement de la vie du disciple.
Il est donc évident que l'initiation est le résultat infaillible du mérite. Elle n'est jamais vendue pour de l'argent, bien qu'il ne manque pas de charlatans sans scrupules offrant d'initier tout venant dans les arts occultes - auxquels ils ne connaissent rien eux-mêmes - pas plus qu'il ne manque de gens crédules assez fous pour s'y laisser prendre, et de personnes malhonnêtes qui espèrent ainsi obtenir un pouvoir néfaste sur leurs semblables. Simon, le sorcier, (Actes 8:20-23), a encouru le blâme sévère de Pierre lorsqu'il tenta d'acheter à prix d'or son pouvoir spirituel; on peut donc se demander quelle juste condamnation attend ceux qui offrent comme une denrée commerciale une marchandise que, dans la nature des choses, ils sont incapables de fournir.
L'auteur de la question se méprend lorsqu'il croit que seuls les hommes sont initiés, du moins en ce qui concerne les Mystères Mineurs. Il y a des femmes qui sont initiées, et parfois même les Initiés des Mystères Majeurs prennent un corps féminin dans le but d'accomplir une certaine tâche. Il est vrai, cependant, que ceux qui sont assez avancés pour avoir le choix en ce qui concerne le sexe préfèrent un corps masculin, et la raison en est facile à comprendre. La femme, ayant un corps vital positif et un corps dense négatif, se trouve quelque peu désavantagée dans le monde tel qu'il est constitué à présent. En luttant pour des idéals supérieurs et en vivant la vie supérieure, nous spiritualisons le corps vital et le transmuons en âme qui est toujours positive, elle - c'est là un pouvoir qui n'a rien à voir avec le sexe - et lorsque l'Initié a aussi un corps physique masculin, il est entièrement positif dans le Monde Physique, et il a plus de chances d'avancement qu'en utilisant un corps féminin.
QUESTION 135 - N'est-ce pas le devoir de celui qui est instruit sur les sujets concernant la vie supérieure d'instruire et d'aider ceux qui le sont moins?
RÉPONSE - Certainement. Le savoir est l'une des choses que nous pouvons donner tout en le conservant nous-même. En fait, lorsque nous aidons les autres en leur faisant partager nos connaissances, nous nous rendons service à nous- mêmes, en augmentant notre savoir. Car on ne sait vraiment une chose que lorsqu'on l'a dite et expliquée à d'autres, et n'oublions pas que, quelles que soient les connaissances que nous ayons, elles ne sont pas notre propriété exclusive, mais doivent servir au bien universel. Si nous les conservons égoïstement et refusons d'éclairer autrui, nous arriverons au même résultat qu'en continuant à manger, alors que l'élimination ne se fait pas convenablement. Il viendra un moment où nous ne pourrons plus manger et deviendrons malade. Il en est de même de ceux qui ont acquis des connaissances concernant les choses de la vie supérieure. Lorsqu'ils les accumulent au lieu d'en faire bénéficier autrui, ils sont portés à vivre en reclus et peuvent en perdre la raison.
QUESTION 136 - Quelles sont les qualifications nécessaires pour devenir un Aide Invisible? La vie entière doit-elle être consacrées aux efforts spirituels?
RÉPONSE - Non, pas du tout; en fait, personne n'a pas le droit de consacrer sa vie entière aux efforts spirituels à moins qu'il n'ait rempli tout d'abord les obligations matérielles qui lui incombent à l'égard d'autrui. Les devoirs dans le cadre de la famille sont le moyen d'être un aide visible, et l'on ne peut attendre d'une personne qui s'est soustraite à ses devoirs ici-bas, qu'elle remplisse ceux d'un Aide Invisible de l'autre côté du voile.
Une patiente persévérance dans l'accomplissement de tous nos devoirs terrestres, remplis au mieux de nos capacités est la première qualification de l'aspirant, et la plus essentielle. Comme autre qualité on peut citer la maîtrise de soi. Tant que nous vivons travaillons dans notre corps dense, le corps du désir est, dans une certaine mesure, tenu en échec par son emprison nement dans la matière physique dense. Si nous nous emportons ici-bas, le résultat peut être dangereux pour nous-mêmes et pour ceux qui nous entourent, mais il n'est pas comparable au danger qui accompagne un accès de colère dans l'autre monde, car nous savons que notre corps du désir, sous l'effet d'un emportement très passager, peut affecter notre corps physique jusqu'à nous rendre malade pendant des semaines. Mais en dehors de notre corps physique, si la force du corps du désir était dirigée contre quelqu'un d'autre, elle pourrait sur-le-champ faire mourir une armée.
La connaissance est une autre qualité demandée à l'aspirant. A moins d'avoir étudié les conditions de l'après-vie, de s'être familiarisé avec le plan de l'évolution, d'avoir une idée d'ensemble de la constitution de l'homme et des sujets similaires, il nous est impossible d'instruire ceux qui ont moins de connaissance, et d'assumer les tâches d'un Aide Invisible; cela reviendrait à envoyer un ignorant enseigner dans une école.
La dernière qualité, non des moindres, requise d'un Aide Invisible, est qu'il doit être pénétré d'un amour qui englobe l'humanité tout entière. Nous ne pouvons pas être insensible aux souffrances de nos semblables ici-bas, et simultanément être rempli d'amour et du désir d'aider dans l'autre monde, pas plus que celui qui ne connaît pas une note de musique n'est capable de devenir, par le seul fait de la mort, un musicien remarquable ou d'acquérir une telle passion de la musique qu'il désire passer l'éternité à souffler dans une trompette ou à pincer de la harpe. En conclusion, nous répétons que, pour devenir un Aide Invisible dans l'au-delà, nous devons d'abord nous qualifier en aidant ici-bas.
QUESTION 137 - A quoi sert-il de sortir de son corps?
RÉPONSE - Au degré actuel de notre évolution, la plupart des humains sont liés à leur corps pendant la vie terrestre. Ils sont placés dans un milieu limité, parce qu'ils ont à y apprendre des leçons qui ne peuvent être comprises qu'en perdant de vue toute autre considération. Mais il vient un moment où l'homme a acquis un savoir suffisant pour jouir d'une plus grande liberté d'action dans ses activités. Son corps devient alors pour lui un boulet, une entrave, qu'il est opportun de quitter de temps à autre. En conséquence, les Frères Aînés lui enseignent à s'en extraire à volonté. Eux-mêmes ont été aidés dans le passé par des êtres plus avancés, venus d'autres planètes; ils sont, à leur tour, capables de rendre le même service à des humains moins évolués.
Le but cherché en sortant de notre corps est d'acquérir une plus grande connaissance. Mais cette connaissance n'est que le moyen de parvenir à une fin, qui est d'aider les autres dans leur avancement. C'est pourquoi ceux qui sont capables de quitter leur corps physique sont connus sous le nom d'Aides Invisibles. Leur tâche consiste à aider les vivants et les morts selon leurs aptitudes.
QUESTION 138 - Est-il absolument nécessaire de vivre une vie d'ascétisme pour se développer spirituellement et pour acquérir des pouvoirs psychiques?
RÉPONSE - La réponse dépend de ce que l'auteur de la question entend par ascétisme. Il y a en Orient des gens qui se roulent dans un tonneau hérissé de pointes, afin de mortifier la chair, ou qui se flagellent et se mutilent de diverses manières dans le but d'acquérir des pouvoirs spirituels. Tout cela n'est pas juste, assurément. Il est possible qu'ils deviennent clairvoyants, mais les moyens employés sont répréhensibles et les résultats aussi transitoires que les effets obtenus en fixant une boule de cristal, par l'usage de drogues et autres méthodes similaires.
Nous devons être conscients que notre corps physique est notre instrument le plus précieux, et qu'il est de notre devoir d'en prendre soin, raisonnablement, en veillant à sa santé et à son bien-être. Aucun pouvoir obtenu par les mauvais traitements infligés à notre corps n'a de valeur, et par conséquent ils ne sont ni désirables ni complètement efficaces.
Mais d'autres personnes entendent par ascétisme, "une vie propre et pure". Elles désirent le pouvoir spirituel sans sacrifier leurs tendances animales; elles désirent prendre leur essor à volonté vers les nuages, mais être libres, à d'autres moments, de se vautrer dans la fange, de continuer à se nourrir d'aliments grossiers, se gorger de viande et d'alcool, fumer, satisfaire leurs passions et leurs désirs sensuels, quels qu'ils soient; et en même temps elles espèrent acquérir des pouvoirs spirituels.
Cela ne peut se faire. Nos corps sont nos outils. Un bon ouvrier apprécie la valeur de bons outils et il les garde en parfaite condition, aiguisés et propres. Lorsque nos sens ont été émoussés par l'alcool et le tabac, que l'organisme est obligé de déployer toute son énergie pour digérer ou éliminer une nourriture grossière, peut-on s'attendre à devenir "un sensitif"? On ne peut servir Dieu et Mammon. Si nous désirons des pouvoirs spirituels, nous devons payer le prix de vies propres, donner à notre corps une nourriture pure et nous conformer aux règles d'une vie simple; nous devons nous abstenir de tout ce qui émousse les sens: alcool, tabac et abus similaires. Si c'est là ce qu'on appelle une "vie d'ascétisme", alors l'ascétisme est absolument nécessaire.
QUESTION 139 - Les enfants sont-ils tous clairvoyants jusqu'à un certain âge?
RÉPONSE - Oui, ils le sont tous, du moins pendant la première année de leur vie. Le laps de temps durant lequel l'enfant détient cette faculté dépend en grande partie de sa spiritualité et aussi de son milieu, car la plupart des enfants font part de tout ce qu'ils voient à leurs aînés, et leur faculté de clairvoyance est affectée par l'attitude de ces derniers qui, trop souvent, se moquent d'eux, ce qui blesse profondément leur nature sensible. Ils apprennent bientôt à exclure les scènes qui leur attirent la moquerie de leurs aînés, ou du moins ils apprendront à garder de telles expériences pour eux. Lorsqu'on prend la peine de les écouter, ils nous révèlent souvent des choses merveilleuses; il est quelquefois possible de remonter à une vie antérieure, grâce aux informations d'un petit enfant. Cela se produit, habituellement, si l'enfant est mort très jeune dans sa précédente vie, car en ce cas, n'étant resté dans le Monde Invisible que pendant une période d'un an à vingt ans, il est possible de vérifier ses dires. Les enfants qui, dans leur vie précédente, sont morts dans l'enfance, sont beaucoup plus aptes à se rappeler le passé et à être clairvoyants que les autres enfants, car leur corps du désir et leur corps vital ne naissent pas en même temps que leur corps physique, mais à sept ans pour le corps vital, et à quatorze ans pour le corps du désir, et ce qui n'a pas été vivifié ne peut mourir; ainsi, lorsqu'un enfant meurt avant la naissance du corps vital ou du corps du désir, il ne va ni au Deuxième ni au Troisième Ciel, mais il reste dans le Monde du Désir, et renaîtra avec le même corps du désir et le même intellect qu'il possédait dans sa précédente vie. C'est la raison pour laquelle il est apte à se rappeler ce qui lui est arrivé alors. Il y a quelques années, l'auteur a eu connaissance d'un cas de ce genre dans la Californie du Sud.
Un certain M. Roberts se promenait un jour à Santa Barbara dans une rue de cette ville, lorsqu'une petite fille accourut vers lui et lui entoura les genoux de ses bras en l'appelant "Papa". M. Roberts pensa que quelqu'un voulait lui imposer cet enfant, et il se dégagea indigné. La mère de la petite fille, non moins décontenancée du geste de l'enfant, l'emmena malgré ses cris. "Mais c'est mon papa, c'est mon papa", répétait-elle. En raison de circonstances qui seront relatées plus loin, M. Roberts ne pouvait ôter cet incident de sa mémoire et il alla trouver un clairvoyant que nous appellerons "X". S'étant rendu avec lui chez les parents de la petite fille, il leur fut permis de la questionner. Aussitôt que l'enfant eut aperçu M. Roberts, elle s'élança vers lui en l'appelant "papa". Répondant alors aux questions qui lui furent posées, par intervalles, durant l'après-midi, la petite fille raconta l'histoire que nous donnerons en observant l'ordre des faits.
"Il y a longtemps, elle demeurait avec M. Roberts qui était son papa, et avec une autre maman, dans une petite maison bâtie près d'un ruisseau où poussaient certaines fleurs (ici, elle sortit de la maison et revint avec des chatons de saule). Au-dessus du ruisseau il y avait une planche qu'il lui était défendu de traverser, de peur qu'elle ne tombât dans l'eau. Un jour, M. Roberts les quitta toutes deux, sa mère et elle, et ne revint jamais plus. Quelque temps après, sa maman, qui s'était couchée, ne bougea plus. "Elle devint très tranquille et elle est morte". Alors, ajouta l'enfant, "je suis aussi morte, mais pas vraiment; je suis venue ici".
M. Roberts, à son tour, raconta son histoire. "Il y avait environ dix-huit ans de cela, il vivait en Angleterre avec son père qui était brasseur. Il s'était épris de leur jeune servante, mais le père refuse son consentement au mariage. Les deux jeunes gens s'enfuirent jusqu'à Londres où ils se marièrent et, de là, ils s'embarquèrent pour l'Australie où M. Roberts aménagea une petite ferme dans la brousse, et se bâtit une maisonnette près d'un ruisseau bordé de saules. Il y avait une passerelle pour passer d'un côté du ruisseau à l'autre. Un enfant naquit. Cette enfant pouvait avoir deux ans lorsque M. Roberts s'en alla un jour à environ deux kilomètres de la maisonnette pour défricher un bout de terrain. Pendant qu'il était occupé à cela, un agent de police s'approcha de lui, l'arme au poing, et l'arrêta pour un vol commis dans une banque, le jour même où il avait quitté Londres.
Il eut beau protester de son innocence, supplier qu'on lui permît d'aller s'occuper de sa femme et de son enfant pour assurer leur existence, le policier fut inflexible, craignant un piège qui l'aurait fait tomber entre les mains de ses complices, il chassa vers la côte, à la pointe de son pistolet, le malheureux Mr. Roberts qui fut emmené en Angleterre. Traduit en justice pour vol, il fut finalement déclaré non coupable. Jusqu'alors les autorités n'avaient prêté aucune attention à ses plaintes déchirantes concernant sa femme et sa petite fille, qui devaient être mortes de faim dans la brousse australienne.On envoya un télégramme, un détachement partit en reconnaissance et la réponse arriva. Ils avaient découvert les cadavres des deux abandonnées. M. Roberts, le coeur brisé, partit pour l'Amérique".
On montra à l'enfant des photographies mêlées avec celles de M. Roberts et de sa femme. M. Roberts avait beaucoup changé depuis que sa photographie avait été prise. Néanmoins, l'enfant, lorsqu'elle la vit, s'écria joyeusement: "voilà papa!" Elle reconnut aussi la photographie de celle qui avait été sa mère dans sa précédente existence. La petite fille n'avait que trois ans environ lorsque M. Roberts l'avait retrouvée et elle n'aurait certainement pas pu inventer une telle histoire. Plus tard, un des grands journaux de la Californie, le "Los Angeles Times", fit une enquête sur ce cas et les faits furent confirmés, tels que nous les avons rapportés ici.
QUESTION 140 - Quelle est la différence entre la magie blanche et la magie noire, et quel effet la pratique de la magie noire a-elle sur l'âme?
RÉPONSE - La magie est un procédé par lequel nous pouvons obtenir certains résultats impossibles à atteindre au moyen des lois ordinairement connues. Certaines personnes ont étudié des lois de la nature inconnues de la plupart des humains et sont devenus experts dans la manipulation de forces plus subtiles. Ils utilisent leur pouvoir pour venir en aide à leurs semblables, là où cela peut se faire en harmonie avec les lois de leur croissance spirituelle. D'autres, ayant étudié ces mêmes lois et étant devenus capables de manipuler les forces cachées de l'univers, utilisent leur science à des fins égoïstes, pour obtenir un pouvoir sur autrui. Les premiers sont des magiciens blancs, les autres des magiciens noirs. Tous mettent en oeuvre les mêmes forces, la différence étant le motif qui les fait agir. Le magicien blanc est inspiré à la fois par l'amour et par la bienveillance. Bien qu'il ne soit guidé par aucune idée de récompense, une croissance de l'âme merveilleuse à contempler résulte du bon usage de la magie. Le placement de ses talents lui rapporte un intérêt de cent pour cent. Le magicien noir, lui, est dans une triste situation, car il est dit que "l'âme qui a péché mourra", et tout ce que nous faisons en désaccord avec les lois de Dieu amène inévitablement la détérioration des qualités de l'âme.
Il se peut que le magicien noir puisse, grâce à ses connaissance et à son art, maintenir sa position dans l'évolution pendant plusieurs vies, mais finalement arrive le moment où son âme se désintègre et où l'Ego retourne à ce que nous pourrions appeler l'état sauvage.
La magie noire, dans ses formes mineures, telles que l'hypnotisme, par exemple, cause parfois l'idiotie congénitale dans une vie ultérieure. L'hypnotiseur prive ses victimes du libre usage de leur corps. De par la loi de conséquence, il est alors lié à un corps dont le cerveau mal conformé l'empêche de s'exprimer. Il ne faut pas en déduire, cependant, que tous les cas d'idiotie congénitale sont dus à des pratiques illicites de la part de l'Ego dans une vie passée; il y a aussi d'autres causes susceptibles de provoquer cette infirmité.